
En préambule, je tiens à vous préciser que je n’avais pas voté, au 1er tour, pour la majorité présidentielle lors du scrutin de 2007 mais j’accepte le verdict des urnes et ne remets nullement en cause ni votre légitimité, ni votre action.
La légitimité d’abord parce qu’elle est le résultat du suffrage universel direct. Votre action ensuite car les réformes actuellement engagées ne sont une surprise pour personne dans la mesure où elles furent annoncées avant l’élection comme faisant partie du programme qui a déjà été largement entamé, que l’on y adhère ou non. Il n’y a donc aucune surprise puisqu’il n’y a aucune « traitrise ».
Il faut dire enfin, sur ce sujet, que cette dernière élection majeure pour le pays a été davantage le résultat de non-choix que d’adhésions pleines et entières aussi bien aux personnes éligibles qu’à leur programme.
Deux années plus tard, étant, en vérité, « sans étiquette » selon le terme consacré ce qui ne prive pas d’avoir des idées ou des sympathies, je dois reconnaître que le Gouvernement travaille, que nombreux sont les chantiers engagés et dans la direction annoncée, que le paysage s’est déjà modifié dans ce pays qui était resté trop longtemps dans un immobilisme préjudiciable que certains imputent et à l’inertie du notre « bateau » mais aussi au caractère conservateur de nos compatriotes.
Peu importe, les dossiers sont débarrassés de leur poussière et les choses avancent. Même si, personnellement, je n’ai jamais vraiment cru au « travailler plus pour gagner plus ». Car c’était faire peu de cas des effets néfastes des lois dites « Aubry » sur les 35 heures, dont les conséquences humaines et sociales, dans les entreprises comme au sein des administrations, seront très difficilement réversibles.
La commune dont je suis le premier magistrat compte, bien entendu, comme les 36.000 autres, sur la taxe professionnelle pour boucler ses comptes. Ceci est normal et logique. Simplement parce que le référentiel de nos finances locales avaient placé ce prélèvement obligatoire parfois en tête des ressources budgétaires locales. Mais jamais personne n’a contredit le fait que cet impôt était contreproductif ni qu’il ne fallait pas changer de référentiel pour « toiletter » ce système des quatre taxes qui finalement est pervers et d’une certaine manière malsain puisqu’il oblige les maires à chercher l’optimum économique de cette formule d’énarque ou de polytechnicien afin d’avoir les moyens de leur politique !
Les transferts de compétences se sont faits de manière erratique alors que les transferts de moyens demeurent toujours insuffisants alors que se multiplient les demandes légitimes et licites d’aides formulées par nos concitoyens de plus en plus fragilisés.
En conclusion, je vous lance un appel à vous, détenteurs du pouvoir et de la faculté de proposer les lois et leurs décrets d’application pour que vous preniez encore mieux la mesure du vaste chantier qui reste encore devant vous et en particulier celui de la réforme territoriale. Car ses opposants, pour les avoir entendus, côtoyés, ne sont que des femmes et des hommes avides de pouvoir, le plus souvent à la tête de baronnies locales, des « pré carrés » qui, pour des raisons occultes parfois, évidentes le plus souvent, ne peuvent ni ne doivent être modifiés. Et pourtant, du haut de ces si nombreux échelons administratifs aux compétences doublonnées voire davantage, notre pays ne peut plus se payer le luxe de tout maintenir en l’état. Il faudra donc simplifier, quitte à créer déceptions et frustrations. La seule question, aussi logique que républicaine qui doit guider cette réforme, parce qu’elle touche toute la population est de savoir s’il ne serait pas nécessaire, finalement, de recourir à la voie référendaire. C’est un vrai défi. Mais s’il est relevé et gagné alors la France pourra enter de plain pied dans le 21ème siècle auquel elle tourne encore le dos du simple fait des archaïsmes qu’entretiennent les partis comme les syndicats. Vive la modernité. Vive le fédéralisme. Vive la France.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, l’expression de mes sentiments respectueux et distingués.
Un maire rural qui ne veut que du bien à son pays devenu Etat-nation au sein d’une Europe qui reste à construire …