« Profitons de ce coup de semonce très fort pour prendre les mesures qu'on aurait dû prendre depuis 15 ans »
Certes, la France a concrétisé "un certain nombre" de mesures de son "plan d'action complémentaire" annoncé il y a trois mois, reconnaît l'exécutif européen dans un communiqué.
"Néanmoins, seul un nombre très faible d'exploitants ont souscrit aux mesures agro-environnementales volontaires essentielles à la mise en oeuvre du plan".
Elle aurait dû se plier depuis 1987 à une directive européenne datant de 1975, qui limite le taux de nitrates à 50 mg/l dans les eaux de surface destinées à la production d'eau potable.
La France avait alors essayé de réduire la quantité d'azote épandu sur les terres agricoles, mais ses efforts s'étaient révélés insuffisants pour 9 rivières.
Le problème récurrent de la pollution aux nitrates dans les rivières bretonnes s'explique par la nature intensive de l'élevage et des cultures dans cette région.
La Bretagne représente 7% de la surface agricole française mais rassemble 50% des élevages de porcs, 50% des volailles et 30% des bovins.
Le président de la chambre d'Agriculture du Finistère, Jacques Jaouen, n'a pas caché mercredi son "amertume": "C'est injuste compte-tenu de tout le travail qui a déjà été effectué", a-t-il déploré.
"De 37 bassins versants bretons en contentieux, on est tombé à 9 et seuls 4 nous posent problème.
Ces dernières années, plus d'un milliard d'euros a été investi en Bretagne dans l'environnement.
Des agriculteurs de Bretagne ont organisé dans la soirée une "opération escargot" avec 70 tracteurs sur une route nationale de Bretagne.
Profitons de ce coup de semonce très fort pour prendre les mesures qu'on aurait dû prendre depuis 15 ans", a déclaré à notre confrère l'AFP Jean-François Piquot, porte-parole pour la Bretagne.
Le principal problème posé en Bretagne, a souligné M. Piquot, c'est la "concentration incroyable de cheptels, qui ne tient compte ni de l'agronomie, ni des conséquences environnementales d'une telle concentration".