
Il y a un peu plus de vingt ans le bloc soviétique implosait. Le communisme tel qu’il avait été construit par Lénine ou Staline était brûlé après avoir été adoré. Par certains. Ni l’autarcie, ni le collectivisme n’ont survécu aux événements de la fin des années 80. Le vent de la liberté, l’audace, la faculté de pouvoir enfin librement sortir, se divertir ou encore s’informer a très rapidement mis en pièces un système qui a tué plus d’hommes et de femmes que n’importe quelle guerre.
Cette période a aussi été propice, pour certains esprits malins, à ce que l’on ne retienne que partiellement le cours de l’Histoire qui a pesé si fort sur les grands équilibres du monde entier. Un révisionnisme. Par omission.
Les femmes et les hommes ont alors tenté de croire en d’autres modèles sociétaux. D’autres systèmes politiques. De la social-démocratie à l’extrême-droite, le choix était vaste. Et nombreuses furent les occasions électorales où ces aspirations contrastées pouvaient, sans loupe, se lire au sortir des urnes.
La gauche et la droite ont donc fait long feu. Les clivages se sont progressivement délités avant de disparaître. Le centre n’ayant jamais vraiment existé aura bien tenté de s‘imposer au travers d’une démarche souvent maladroite. Car aucun parti aujourd’hui ne peut recueillir décemment les déçus qui ont quitté les autres.
Le balancier des dernières années nous apportait prospérité, visibilité, croissance. Aujourd’hui, le cycle s’inverse. Prospérité et croissance ne sont que des vœux pieux de nos dirigeants. Et de visibilité il n’y a point. Tout, absolument tout, est remis en question. Et pour s’en sortir, tout, absolument tout, devra être remis à plat.
Notre industrie et notre savoir-faire ont quitté nos frontières voici déjà longtemps et les « experts » qui nous promettaient l’ « eldorado » d’une société postindustrielle dont les richesses se créeraient par les services et plus largement le secteur tertiaire se sont tous trompés. Et désormais ces secteurs que l’on nous promettait porteurs sont de plus en plus souvent infiltrés puis dominés par les dragons asiatiques.
Rien n’a jamais été aussi vrai que la théorie – mathématique et non politique – de la valeur ajoutée, pensée et clairement exprimée par le célèbre auteur du livre « Le Capital ». La paupérisation de la vieille Europe paraît inéluctable si celle-ci ne se ressaisit pas en se donnant à nouveau les moyens de peser dans la valeur ajoutée produite à l’échelle du monde. Mais le démantèlement a été tel que la reconstruction sera longue. Et pénible.
Le temps présent n’est fait que de grandes déclarations sur la prise en compte des malheurs des autres, après tant d’années d’égoïsme. Voire de nombrilisme. Commerce équitable, dialogue nord-sud, protection des ressources rares, … sonnent comme des leitmotive qui résonnent avec l’angoisse, un marché ô combien porteur, qu’entretiennent avec ardeur et talent les écologistes politisés comme les altermondialistes proches des révolutionnaires trotskistes voire des nihilistes.
Les peuples sont « gavés » de ces grands desseins motivés par une urgence elle-même contestée et contestable. Protéger l’environnement et préserver la biodiversité, ce n’est pas un projet de société.
Autour de nous, les familles touchées par le chômage, le cancer et la dépression sont toujours plus nombreuses. Les êtres se sont fragilisés. Pour que l’on revendique le droit au travail, le droit au logement, le droit à l’égalité des soins, il faut que la Société soit vraiment malade.
Le nouveau cycle du balancier nous emmène, malgré nous, vers un horizon qui ne nous plait guère. Personne n’a le pouvoir d’inverser cette tendance. En revanche, tous nos dirigeants ont le devoir d’accompagner cette extraordinaire période de mutation par des mesures fortes. Des mesures permettant qu’aucun d’entre nous ne lâche prise.
Bernard Marx
Gouverner, c'est maintenir les balances de la justice égales pour tous.
Franklin D. Roosevelt
L'insouciance est l'art de se balancer dans la vie comme sur une escarpolette, sans s'inquiéter du moment où la corde cassera.
Honoré de Balzac
Vouloir sanctifier un pape sur lequel tout a déjà été dit au lendemain de la Seconde guerre mondiale et après sa disparition, une fois encore, cela relève d’un révisionnisme à la fois dangereux et effrayant. Par omission.