Imaginons …
Secundo, le cas le moins souhaitable qui ferait que M. Sarkozy ait à affronter M. Le Pen au second tour de l’élection présidentielle lui offrirait, comme à Jacques Chirac en 2002, une élection de maréchal sans que pour autant cette suprématie ait une quelconque légitimité démocratique et – contrairement à ce qu’a fait l’actuel hôte de l’Elysée – il y a de fortes chances que M. Sarkozy cherche alors à ce que les forces républicaines et démocratiques soient correctement et équitablement représentées.
Tertio, le cas le moins probable mais qu’il ne faut aucunement écarter serait que M. Sarkozy se retrouve face à M. Bayrou au second tour du même scrutin. Or, contrairement aux apparences, ce second tour ne serait nullement un second tour à droite mais un choix de société à faire entre deux conceptions qu’il serait dangereux d’opposer. Là encore, la logique, le bon sens et l’attachement surtout du candidat à la démocratie républicaine feraient que des perches soient tendues dans les familles politiques républicaines qui accepteraient d’appliquer le programme s’appuyant lui-même sur des valeurs qu’il aura défendues. L’ouverture n’en serait dans ce cas finalement que plus large !
Souhaitant s’adresser au Françaises et aux Français avant de s’adresser aux électrices et aux électeurs, le président de l’UMP a l’ambition de rassembler. Pour gouverner. Pour que tout soit possible … comme l’indique son slogan de campagne.
S’il a sans aucun doute essuyé les plâtres lundi soir lors du « reality show » organisé par TF1, le candidat ministre n’a pu jouer la comédie ni se dissimuler derrière un masque durant ces deux heures intenses.
Il a d’ailleurs, dès le lendemain, tenu à le confirmer et le réaffirmer : « Mon cahier des charges, c'était d'être moi-même. On ne peut pas jouer un rôle pendant deux heures ». Oui, lundi soir dernier, c’était Nicolas Sarkozy qui répondait au panel de la Sofres, ces cent personnes « triées sur le volet », personne d’autre. Ce n’était ni le président de l’UMP, ni celui du Conseil général des Hauts-de-Seine, ni le ministre en poste. C’était un homme. Seul. Mis à nu devant un parterre qui était loin de lui être acquis.