Il ne faut pas pour autant se voiler la face : même si la présidente de Région Poitou-Charentes affirme qu'elle attend du PS qu´il redevienne un parti laïc, ni idolâtre, ni arcbouté dans le « tout sauf Ségolène », message savamment relayé par l'étoile montante des vestiges,
Et ce n'est pas parce que l'ex-candidate à la présidence, lundi dernier, a cité un passage du Nouveau Testament : « pardonnez-leur parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font », une manière pour le moins mystique de justifier le "pardon" qu'elle octroie à ses détracteurs que le mouvement qui l'emporta à sa propre surprise en 1981 est à nouveau sur les rails.
La rénovation du Parti socialiste n'est et ne sera pas la seule solution à cette inéluctable traversée du désert car il faudra à la gauche, toute la gauche, de parvenir à faire ce que Nicolas Sarkozy a réussi au prix de plus de cinq années d'efforts sans relâche. Les électrices et les électeurs ne reviendront que si la gauche est décomplexée, moderne, débarrassée d(une crise morale profonde plus que d´une crise politique. Bref, il faut que la gauche revienne à l´essentiel : la lutte contre les inégalités, la marchandisation croissante de la société, … sans se départir de son devoir de pragmatisme socio-démocrate et non empreinte d'un utopisme suranné.
L'échec cuisant de Marie-George Buffet, sans appel, condamne sans doute à terme le Parti communiste français qui n'a pas su clairement renouveler son « fonds de commerce » pas plus qu'il n'a été capable d'identifier, dans notre société postindustrielle, qui étaient les ouvriers et classes populaires et laborieuses. Tout miser sur les populations immigrées et en particulier du continent africain est un combat stérile, de courte vue et perdu d'avance car la démarche relève davantage d'un mouvement associatif et caritatif que de celui d'un parti politique. Exit donc la Place du Colonel Fabien. Au profit, là encore, d'un champ de ruines …
La descente aux enfers de la candidate des Verts,
Les citoyennes et citoyens ont désormais compris que l'écologie n'avait pas le monopole du cœur ni davantage l'exclusivité d'une réflexion écologique ancrée politiquement à gauche. Avec environ 8000 adhérents au plan national soit moins de quatre-vingts par département, les Verts ne représentent plus rien, ne pèsent plus sur le paysage politique de notre pays. On en vient à regretter que la motion d'autodissolution déposée par le député européen Yves Cochet n'ait pas été entendue ni appliquée. A six mois des élections municipales, le redressement paraît presque impossible et à la fin mars 2008 il y a fort à parier que les Verts d'hier ne soient plus qu'un groupuscule à l'échelle de
La gauche est elle fichue pour autant ? Pas sûr !
La leçon que tirent déjà les analystes les plus fins des grands partis d'alternance est claire : un combat tel qu'une élection présidentielle et, a fortiori, des élections législatives, est plus qu'une rixe personnelle par médias interposés, davantage qu'une vaste opération de communication.
La gauche reviendra – c'est certain – sur le devant de la scène mais à plusieurs conditions qui prises ensemble ou séparément apparaissent incontournables :
- une meilleure préparation,
- un programme économique et social réaliste,
- une dynamique de conquête au-delà de ses propres frontières,
- un rassemblement des forces et courants qui la composent.
Le maire de Paris vient tout juste de déposer auprès de l'AFNIC le nom de domaine, non ambigu, www.delanoe2012.fr, trahissant ainsi le fait que bien qu'il ne soit candidat à rien, il nourrit en secret de grandes ambitions à l'instar de son prestigieux prédécesseur dans cette collectivité à la fois locale et départementale qui s'en servit, avec succès, comme tremplin de celles-ci. Il donne ainsi le « la » d'une partition qui va être jouée au cours du quinquennat en cours pour reconquérir le terrain perdu et – qui sait ? – le pouvoir exécutif en s'entourant des architectes, stratèges et bâtisseurs impérieusement nécessaires à cette renaissance dont il rêve personnellement et, espérons-le aussi, collectivement.