Pour la présidentielle, l’administration ne lésine pas sur les moyens. A chaque scrutin, c’est une vraie machinerie qui se met en route pour permettre au citoyen de glisser son bulletin dans l’urne. «Cela fait un an que l’on y travaille et cela va s’accélérer dans les prochaines semaines», explique-t-on place Beauvau, au Bureau des élections qui est chargé d’assurer le bon déroulement de la procédure.
Dans leurs bureaux en face de l’Elysée, une vingtaine d’employés travaillent d’arrache-pied pour coordonner l’impression des bulletins, l’approvisionnement des mairies en cartes électorales et gérer les frais d’affranchissement. Et les chiffres ont de quoi donner le tournis. Pour les quatre tours, 42 millions d’enveloppes de scrutins et 270.000 millions d’enveloppes d’argumentaires seront imprimées.
2002, élection la plus chère
«Notre première dépense concernera la subvention de 153.000 euros accordée à chaque candidat», précise-t-on place Beauvau. Au nom du principe d’égalité de traitement entre les prétendants à l’Elysée, une partie des frais avancés par chaque concurrent à l’élection suprême est remboursée. Affiches, bulletins, timbres, la facture s’est élevée en 2002 à 3 millions d’euros par candidat pour le premier tour. A cela s’ajoutent les 4 millions d’euros déboursés pour les spots de campagne.
«55% des dépenses sont directement liées au nombre de candidats qui se présentent. C’est loin d’être le même budget s’il y a 10 ou 16 personnes en lice», plaisante un membre du Bureau des élections. Et les 45% qui restent ? Il y a d’abord les frais d’affranchissement qui ont augmenté depuis que La Poste a quitté le giron de l’Etat et ne propose plus des tarifs «très préférentiels». Ensuite la mise sous pli qui nécessite le renfort de petites mains pour glisser les 600 millions de documents dans les enveloppes, «une logistique extrêmement lourde et très serrée dans le calendrier». Enfin, il existe les «frais d’assemblée» autrement dit les dépenses liées à l’achat de matériel électoral : urnes, isoloirs, panneaux de campagne.
Pour la présidentielle de 2002, probablement l’élection la plus chère de l’histoire politique française, l’Etat a déboursé au total 200 millions d’euros. «On pourrait faire des économies. Mais s’il y a bien une élection qu’il ne faut pas manquer c’est celle-ci», juge-t-on au ministère de l’Intérieur. Avant de conclure : «Une élection a un coût mais n’a pas de prix».