Le président de la République s’est engagé à écrire "prochainement" aux responsables des partis politiques pour leur indiquer "les orientations de sa réflexion" sur ce sujet.
Et ledit sujet, un vaste projet, n’est pas sans ambition :
• Renforcer les "responsabilités" du président,
• Renforcer corrélativement "les pouvoirs" du Parlement,
• Doter l'opposition d'un "statut",
• Introduire une dose de proportionnelle aux législatives ...
Sur ce terrain, pourtant, rien de nouveau : M. Sarkozy a déjà évoqué, à de nombreuses reprises, sa vision des institutions.
Mais pour légitimer cette inflexion de la Vème République, une inflexion considérée, à juste titre par certains, comme majeure, le chef de l’Etat ne pouvait se départir de son devoir de créer une commission de sages, une commission pluraliste, une commission compétente dans tous les sens du terme.
L’idée a séduit tout le monde, à droite comme à gauche car le toilettage est plus que jamais nécessaire, car la modernisation de l’Etat est une nécessité impérieuse.
Pour autant, le projet de création de cette commission a été l'occasion, une fois encore, de querelles et brouilles au sein du Parti socialiste. Pourquoi ? Car le président a demandé à Jack Lang, agrégé de droit public, d'y participer. Ce simple appel d’air pour cette Commission, fondé sur l’expérience et la compétence de l’intéressé, a fait office de déclencheur d’un nouveau « serial killer » à la française.
Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, après la « saignée » déjà opérée dans les rangs des « éléphants » du PS, considère que Jack Lang est "totalement isolé" et que sa décision est celle d'un homme "tout seul". "Jack Lang est totalement isolé", a-t-il encore ajouté.
Comme pour juguler le reflux des cadres dirigeants du parti, la bonne vieille méthode Coué semble dominer les discours des uns et des autres puisque, dans l'entourage de M. Hollande, on a précisé que "Jack Lang ne peut pas considérer que sa démission va entraîner celle de tous les autres" leaders du PS. "C'est la décision d'un homme seul qui va décider seul d'aller dans une commission à l'initiative de Nicolas Sarkozy" confirme-t-on donc rue de Solferino, après que M. Lang ait demandé une démission collective de la direction du PS au motif que le parti "connaît une crise très grave", à un moment où 82% des Français approuvent la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy.
L’argument de M. Moscovici, considérant que Jack Lang, pressenti par Nicolas Sarkozy pour siéger dans la commission sur une réforme des institutions, "(aimait) trop la lumière" et ne supportait pas "d'être loin de l'Elysée", ne tient pas !
« Je veux changer les mœurs politiques de notre pays »
"Je veux changer les mœurs politiques de notre pays", affirmait Nicolas Sarkozy dans la dernière édition du Journal du dimanche. "Il est de mon devoir de fixer la ligne, le cap, mais ce travail ne se fera pas sur mes seules idées", ajoutait-il encore, "souhaitant que la réforme constitutionnelle soit prête avant la fin de l'année, ou, au plus tard, début janvier".
Cette commission de réflexion sur la réforme des institutions, présidée par Edouard Balladur, ancien Premier ministre, a du pain sur la planche car chacun sait que le président plaide depuis déjà plusieurs années pour que s’engagent des "réformes profondes", aptes à offrir "un nouveau style à la vie démocratique".