Par habitude, par volonté presque historique, par nécessité, les efforts des collectivités se sont davantage portés sur ce qui se voit et qui plaît, qui amuse, qui occupe. On ne peut le leur reprocher car la demande citoyenne, aux beaux jours des cinq dernières années, était forte en équipements sportifs, culturels et autres festivals à thème.
En revanche, le « grand oublié’ de ce quinquennat de strass et paillettes est assurément le développement économique local mais version troisième millénaire. Après moult essais – et tant d’échecs – connus dans les années 90, les collectivités locales ont fortement réduit la voilure de ce pôle pourtant essentiel de leur action à terme. Du coup, l’action locale, dans ce domaine, consiste davantage à préserver ce qui peut l’être que d’investir, lourdement, dans ce qui manque cruellement au pays. Et pourtant, c’est possible ! Et impérieusement nécessaire.
L’industrialisation a fui nos contrées depuis déjà longtemps alors qu’à l’unisson les « experts » de tous poils nous prédisaient que la société postindustrielle allait nous apporter richesse et bonheur. Mais, las, le destin en a décidé autrement et les conséquences de ce défaut d’outil de production dans presque tous les domaines pèse lourd dans nos comptes mais aussi dans nos perspectives, y compris les plus optimistes.
La solution existe et s’inscrit, comme le rappelle le titre de ce billet, dans les devoirs des élus : favoriser la réindustrialisation de nos territoires, d’une part, et, d’autre part, apporter les aides ad hoc pour rendre le coût complet du travail en France compétitif par rapport à celui de nos compétiteurs, où qu’ils soient.
Il n’existe pas, ou presque, de blocage juridique puisque fort justement l’action isolée ou concertée des élus pourra se faire au nom du principe de subsidiarité, sans que leurs décisions puissent être ainsi remises en cause par les eurocrates aveugles de Bruxelles.
Pour mémoire, La Communauté européenne répond intrinsèquement au principe de subsidiarité : c’est-à-dire qu’elle ne met en œuvre que les actions que les États ne pourraient conduire et c'est la subsidiarité qui justifie l'existence même de la communauté. Or, le terme de subsidiarité n'apparait pas dans les premiers traités. Il fait cependant une apparition marginale en 1986, dans l'Acte unique européen. En revanche, ce n'est que dans les années 1990 que se développe un réel engouement pour cette notion. Ainsi, l'article 5 du traité instituant la Communauté européenne, introduit par le traité de Maastricht, dispose que "La Communauté agit dans les limites des compétences qui lui sont conférées et des objectifs qui lui sont assignés par le présent traité. Et dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, la Communauté n'intervient, conformément au principe de subsidiarité, que si et dans la mesure où les objectifs de l'action envisagée ne peuvent pas être réalisés de manière suffisante par les États membres et peuvent donc, en raison des dimensions ou des effets de l'action envisagée, être mieux réalisés au niveau communautaire.
Lorsque la digestion de ce rappel sera complète, la prise de conscience le sera également, sans doute, que des solutions existent, qu’elles sont à portée de main, qu’elles s’imposent à tous pour l’avenir du pays et nécessairement, compte tenu de nos engagements communautaires, à l’échelon local ou territorial.
Plutôt que d’attendre le scrutin de 2009 qui viendra renouveler la horde des députés des 27 pays membres, prenez, dès aujourd’hui, votre bâton de pèlerin et faites revenir dans vos villes, départements et régions machines et talents pour une ère industrielle nouvelle en France.