Comment voulez-vous, en effet, après les gouailleries des uns et les quolibets des autres que tout ce petit monde se rabiboche derrière un « super porte-parole » d’un « méga programme » quand tout et son contraire aura été dit ? C’est insultant pour les électrices et les électeurs et quelque part aussi contraire au bon sens de la nature humaine.
Car il ne s’agit pas de trouver un chef de clan ou le président d’un club de sport ! L’enjeu est autrement important puisqu’il s’agit de désigner au suffrage universel direct le chef de l’Etat qui conduira le destin de notre pays pour les cinq prochaines années.
Dévoyées, dévalorisées, les valeurs de la politique de notre pays ont conduit depuis déjà longtemps à une inflation non contenue de candidatures superfétatoires parce que d’avance chacun savait que les quelques voix et pourcents grappillés ici ou là ne permettraient pas d’aller bien loin mais pourraient, en revanche, affaiblir les positions d’un candidat ou d’une candidate en réelle situation de s’imposer.
Certains, plus lisses que d’autres, vous diraient qu’au moins ces « touristes électoraux » ont eu le mérite de délivrer un message, de faire progresser certaines idées.
Ce serait vrai et salutaire si la loi sur le financement de la vie politique et de la vie publique tout comme celle qui régit les scrutins de cette nature ne mettait pas tant de charges sur le dos déjà bien courbé du contribuable allégeant d’autant – et presque totalement pour les plus malins – la facture du candidat fantoche.
Le tremblement de terre de 2002 n’aurait sans doute pas eu lieu si l’on avait médité les règles qui permettent de se présenter au suffrage suprême devant les électeurs avant ! Les effets de dilution à gauche comme à droite eurent normalement conduit au duel que chacun attendait, bien logiquement.
L’an prochain, en 2007, d’autres surprises, peut-être encore plus dures, nous attendent. Car les étoiles filantes ne durent pas et l’épaisseur actuelle des carapaces de celles et ceux qui font l’effort de médiatiser leurs primaires ne résistera pas à l’épreuve et aux joutes auxquels ils seront d’ici là exposés.
Les Français sont las. Las de la politique. Las des mensonges et des promesses non tenues. Las de l’inconsistance du pouvoir actuel dans le contexte international régi par des pouvoirs supranationaux eux-mêmes sous l’emprise de lobbies ou d’idéologues matérialistes. Mais les Français sont également suffisamment mûrs et responsables pour ne plus commettre l’erreur indicible de confier cette charge par défaut ou par dépit. D’où la forte chance de se voir confrontés à des choix auxquels nous ne sommes pas préparés et qui viendront bousculer nos habitudes et nos réflexes.
Certains l’ont déjà compris. Ils partiront à point …