Pourtant plébiscité pour son renoncement à mettre en place la taxe carbone, le gouvernement atteint donc son record d’impopularité sur sa politique économique !
Avec seulement 27% de bonnes opinions contre 70% de mauvaises, la cote de popularité de l’exécutif atteint là son record absolu depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. L’épisode CPE avec Dominique de Villepin n’était pas plus bas. De plus, la dégradation est très largement transversale dans les couches de la population puisqu’elle est commune à toutes les catégories de celle-ci et est particulièrement spectaculaire auprès des ouvriers et des Français aux revenus les plus modestes.
Même chez les sympathisants de droite et malgré « l’ouverture à droite », ils ne sont plus que 57% à soutenir le Président et son « équipe de France ».
… alors qu’il a longtemps souffert d’un jugement et donc d’un sentiment d’incompétence. C’est certes une victoire personnelle pour Martine Aubry mais la victoire collective de la gauche ne reflète que l’échec patent de la droite la plus bête du monde …
Nombreux en effet sont encore nos compatriotes à considérer que le PS ne ferait globalement « ni mieux ni moins bien » que le gouvernement même si les choses commençaient à changer un peu à la veille des régionales, en faveur de l’opposition. Et du coup, par défaut, la situation actuelle conduit à une nette amélioration de la crédibilité du PS qui reste le seul grand parti de gouvernement capable de proposer l’alternance.
Le choix du quinquennat et la synchronisation des élections présidentielle et législatives ont été, finalement, un mauvais choix, ne laissant pas suffisamment de temps pour réformer en profondeur et pipant quelque peu les dés par effet d’entraînement une fois choisi le locataire de l’Elysée. Or la situation est dégradée sur tous les fronts : le déficit public français a atteint 7,5% du PIB en 2009, selon le rapport publié par l'INSEE, la dette publique à la fin de l'année 2009 s'établit à 77,6% du PIB, et l’on a du mal à percevoir et comprendre la stratégie d'assainissement de nos comptes publics qui serait le fruit de réformes porteuses de croissance et d'une maîtrise stricte et durable des dépenses publiques.
… sur la Burqa par exemple pour laquelle le Conseil d’Etat a rendu un avis très controversé. Le jugement en appel de Total, coupable mais pas responsable a de quoi laisser pantois. Les personnalités de la société civile, de fort charisme, et jouissant d’une bonne image en créant un mouvement de pensée (Patrick Sébastien) ou en se retirant des négociations après le retrait de la taxe carbone (Nicolas Hulot) sentent bien la brèche béante qu’offre notre paysage politique avec une majorité discréditée et une gauche toujours plurielle qui n’a pas épongé encore tout son passif.
Il reste un joker. Mais celui-ci, pour l’instant, sévit à Washington : Dominique Strauss-Kahn. L’ancien ministre et candidat malheureux aux primaires de 2007 peut s’enorgueillir d’apparaître comme le recours ultime face à une situation devenue presque ubuesque.
DSK n’a jamais dissimulé des ambitions présidentielles. Et si les américains ont été capables de porter un noir à la Maison Blanche, nos compatriotes pourraient très bien, en 2012, faire le choix de donner à un juif les clés de l’Elysée. Mais le terrain est semé d’embuches. La bataille sera et technocratique et sans doute homérique. Sauf à ce que celui qui est le mieux coté dans l’opinion adopte une stratégie qui fut payante pour l’élection de VGE en 1974 : en créant, dès maintenant, les fondations d’un large mouvement social-démocrate qui rassemblerait tous les modérés dans un vaste élan d’union nationale …