Le président de droite et son ministre, recruté à gauche au titre de "l'ouverture" et désormais cible de ses anciens amis socialistes, sont apparus au fil des dossiers en harmonie, ou en rivalité à peine masquée.
"Quand un président de la République, élu au suffrage universel et avec quel score, veut prendre en mains un dossier, il le prend", a reconnu M. Kouchner dans le journal Le Parisien de dimanche.
Tous deux auront lundi l'occasion d'afficher leurs ambitions en politique étrangère lors de l'ouverture de la 15ème conférence des ambassadeurs de France.
La tradition française qui fait de la politique étrangère le "domaine réservé" de la présidence, devrait être bien respectée, selon un diplomate qui assure que "les grand enjeux seront fixés par le président, et le ministre s'inscrira dans ce cadre".
M. Sarkozy, qui déploie une intense activité pour s'imposer sur la scène extérieure, et M. Kouchner, ancien "French doctor", figure depuis 35 ans de la scène humanitaire et médiatique internationale, ont affirmé leurs forts tempéraments respectifs, tout en se gardant jusqu'à présent de se critiquer.
Pour l'instant "au Darfour ou à Bagdad, on a vu leur complémentarité", relève Dominique Moïsi, de l'Institut français des relations internationales (Ifri), en référence à l'action de M. Kouchner dans le conflit inter-soudanais et à son récent voyage en Irak, le premier d'un haut responsable français dans ce pays depuis le début du conflit en 2003.
Interrogé récemment sur ces « rivalités » successives, M. Kouchner a laissé percer son agacement tout en faisant valoir que les choses n'étaient pas très différentes avec les prédécesseurs de M. Sarkozy : "Ca ne se passait pas comme ça sous Mitterrand? Ca ne se passait pas comme ça sous Chirac?", a-t-il demandé, un brin ironique ...