Selon le système politique britannique, des élections législatives ne sont pas nécessaires si le parti au pouvoir change de leader à mi-mandat. Et en prenant la direction du Labour, Gordon Brown, 56 ans, deviendra automatiquement le nouveau premier ministre britannique. Tony Blair, après 10 années à la tête du gouvernement, doit donner mercredi sa démission à la reine permettant à Gordon Brown d'entrer au 10, Downing Street.
Mais le parti dont Gordon Brown héritera a vu le nombre de ses membres s'amoindrir, ses coffres se vider et sa popularité s'effriter. Et ce en dépit d’un sondage publié dimanche dans l’hebdomadaire The Observer, sondage qui crédite les travaillistes de 39% d'opinions positives contre 36% aux conservateurs.
C’est la première fois depuis huit mois que le Labour devance les Tories dans cette étude. Gordon Brown va aussi devoir resserrer les rangs et restaurer la confiance après des allégations de corruption sur le financement du parti qui ont terni la dernière année de Tony Blair au pouvoir.
Il devra enfin prouver ses capacités à convaincre l'électorat et faire mentir ceux qui critiquent son manque de charisme, sa propension à décider seul, et sa tendance qualifiée de "stalinienne" à vouloir tout contrôler. Le numéro deux du parti, qui ne sera pas forcément le vice-premier ministre du gouvernement Brown, doit aussi être choisi dimanche.