A l’international, on découvre un Liban meurtri par une guerre qui a opposé un Etat, Israël, à une milice factieuse armée en sous main par deux nations à mettre au ban … des nations, le Hezbollah. La Syrie et l’Iran représentent plus que jamais un danger pour la stabilité et la paix, bien au-delà de leur simple zone géographique et périphérique. La Finul, qui, intérimaire depuis plusieurs décennies n’a rien fait et surtout laissé faire se voit être « renforcée » sans réels pouvoirs avec, en corollaire, une armée légitime, libanaise, peu amène à débarrasser ses sous-sols et bunkers des Katiouchas qui ont plu sur la ville de Haïfa, au nord de l’Etat hébreu. Etrange plan de paix. Etranges résolutions. Inquiétantes perspectives …
En politique intérieure, on regrette plus que jamais l’acidité de l’humour de Coluche compte tenu des luttes intestines qui sont déclarées ou sur le point de l’être entre les candidats à l’élection présidentielle de 2007, des femmes et des hommes avides que l’on peut sans exagération qualifier de candidats de pouvoir.
A droite, alors que Nicolas Sarkozy fait un véritable tabac, en librairie, avec son livre bizarrement intitulé Témoignage alors qu’il n’est qu’une compilation hâtive de souvenirs et de convictions élégamment présentées, les troupes de tous les camps ont le moral – là encore – dans les chaussettes car elles sentent bien cet inconscient collectif qui se cristallise autour de valeurs et aspirations contraires au libéralisme et aux valeurs traditionnelles de la droite républicaine.
A gauche, tant que Ségolène ne parle pas, elle plaît ! C’est sans doute la raison pour laquelle son silence, pour le moment, est d’or. La championne des sondages fait fi des critiques jusqu’aux plus acerbes qui lui sont adressées, en particulier au sein de son propre camp. D’ailleurs, ces critiques, elle les entend. Mais ne les « écoute » point.
L’Université d’été du PS à La Rochelle nous aura au moins permis de comprendre que Jospin a compris les raisons du cataclysme de 2002 et qu’en conséquence il peut en toute légitimité positionner, comme son « ami », « gardien du temple », François Hollande, comme l’ultime recours pour faire barrage à des ennemis d’ailleurs curieusement très mal identifiés.
DSK ne fait guère recette. Seul, vraiment seul, Laurent Fabius fait un parcours de candidat à la candidature qui mérite le respect et le soutien populaire ne serait-ce qu’en raison des positions courageuses prises envers et contre tout.
Dominique Voynet racle les fonds … de tiroirs électoraux en allant – drapée dans son juste-au-corps frappé d’un « S » de bon aloi - voler au secours des sans-papiers du squat de Cachan dont les expulsés, pour des raisons légitimes (depuis quand le squat est-il un mode de prise à bail dans le droit français ?) et relogés dans de meilleures conditions, en moyenne, que les prétendants nationaux aux HLM depuis plus de 15 ans ! Ridicule. Dommage que celui-ci ne tue plus …
La gauche de la gauche accumule les couacs et Lutte Ouvrière, la Ligue Communiste Révolutionnaire, le Parti Communiste et les José Bové et autres boutefeux de notre paysage politique préfèrent la jouer en solo, sur fonds et deniers publics, les miens et les vôtres, plutôt que de faire cause commune contre tout ce qu’ils ont en commun et qui est ultra majoritaire.
Enfin, nombreux sont aussi les vacanciers qui ont repris leur travail et qui découvrent après avoir cumulé leurs congés payés et soldes de RTT que certaines commandes, que des marchés et que des emplois ont disparu, pour cause de mondialisation ou de cherté du fait de notre système fiscal et social trop onéreux pour être compétitif à l’intérieur comme à l’export.
L’heure du bilan a bientôt sonné. Et plutôt que de se le prendre en pleine figure, tel qu’il est, brut, le chef de l’Etat, gaulliste de toujours ou presque, serait bien inspiré de partir la tête haute en ayant préalablement une fois de plus dissous la chambre et ce pour deux raisons essentielles : la première parce que celle-ci, bien qu’elle soit parfaitement légitime, n’est plus du tout représentative de l’opinion publique, comme d’ailleurs en 1997. La seconde, impérieusement nécessaire, pour dissocier le scrutin législatif du scrutin présidentiel afin de sauver ce qui peut encore l’être de notre Vème République, de nos institutions, avant qu’elles n’implosent ou ne soient en profondeur remises en cause par ses successeurs.
Bernard Marx