Tout commence par un plongeon dans l'océan arctique, à quelques petites centaines de kilomètres du pôle nord. Il fait nuit tout le temps à cette période de l’année, et la banquise, vaste désert blanc, se trouve dans un paisible sommeil. Soudain, apparaissent les premiers rayons de lumière, et on voit émerger d’un tas de neige, une ourse polaire avec ses deux petits. Un hommage à la vie et à la nature, dans toute sa splendeur. On navigue progressivement vers le sud, on suit les hordes de caribous, les oiseaux migrateurs, on traverse des paysages somptueux, presque irréels. On vit au rythme des animaux, on vibre avec eux, on tremble à l’approche d’un prédateur. Des scènes à couper le souffle, littéralement. Chaque être nous communique des émotions différentes. On partage leurs joies, leurs épreuves, leurs souffrances. Cette permanente quête de survie et cette détermination à protéger les siens, par dessus tout, nous touchent au plus profond de l’âme.
On poursuit notre épopée poétique, sur le continent africain, où l’on se retrouve mêlé à un groupe d’éléphants, cherchant désespérément un point d’eau. La plupart, marchent de longs jours, accompagnés de leurs éléphanteaux, à bout de forces. Belle leçon d’humilité et de tendresse. Ce voyage est un retour aux sources, à nos origines, à l’essentiel.
Une fois arrivés au pôle sud, c’est un havre de paix qui nous ouvre les bras. On fait la course avec les dauphins et on danse avec les baleines. Un travail remarquable, des vues aériennes stupéfiantes, et un rythme croissant dirigé par un chef d'orchestre qui connaît sa musique par coeur. Ce film est un joyau du cinéma dans ce qu'il a de plus noble et rare de nos jours. Il est en même temps très instructif, et pourrait à ce titre être distribué dans les écoles, en supplément des cours de SVT (Science et Vie de la Terre).
“Un Jour sur Terre” c’est aussi un ensemble de récits poignants, racontant le quotidien des animaux que l’on accompagne. Un quotidien qui n’est pas toujours heureux. Comme celui de l’ourse polaire, à l’agonie, car la banquise disparaît jour après jour, et emmène avec elle toute chance de survie pour cet être magnifique, qui ne peut plus se nourrir et finit par s’éteindre.
Comment rester insensible face à cette réalité? C’est plutôt révoltant, car le bouleversement qui touche notre planète semble être une fatalité devant laquelle l'Homme se sent impuissant. Pourtant nous en sommes plus que responsables, et à défaut de se sentir coupables, on peut choisir d'arrêter là ce désastre. Aider cette Terre qui nous à tant donné et à qui il est temps de donner un peu. C’est encore possible. “Il nous appartient d’agir.”