Les négociations s'annoncent longues et difficiles avec la Pologne et la Grande-Bretagne, déterminés à défendre leurs intérêts nationaux.
Soutenue par la France et la majorité des Etats membres, la chancelière Angela Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne, veut parvenir à un accord entre les Vingt-Sept sur le lancement d'une conférence intergouvernementale (CIG) pour finaliser la rédaction d'un traité simplifié.
Ce traité reprendrait l'essentiel des dispositions institutionnelles de la défunte Constitution : instauration d'une présidence stable du conseil européen, création d'un ministre des Affaires étrangères de l'Union, instauration de la règle de la double majorité (55% des Etats membres représentant 65% de la population), extension du champ du vote à la majorité qualifiée pour les votes au Conseil des ministres.
Il s'agit de faciliter la prise de décision au sein d'une Union élargie, rendue difficile par le système complexe du traité de Nice, et de lui permettre de jouer un rôle plus important sur la scène internationale.
L'objectif des partisans du traité simplifié est de parvenir à un accord à Bruxelles sur un mandat "le plus précis et le plus exhaustif possible" pour la CIG, afin que celle-ci limite ses travaux aux aspects rédactionnels. Leur but est de rédiger le nouveau traité d'ici l'automne, afin qu'il puisse être ratifié par les Vingt-Sept avant les élections européennes de juin 2009.
Mais deux pays freinent des quatre fers : la Pologne qui s'oppose au système de la double majorité et
la Grande-Bretagne qui refuse de son côté d'abandonner son droit de veto sur la politique d'immigration et refuse toute référence dans le traité simplifié au caractère contraignant de la charte des droits fondamentaux, qui constituait la partie II de l'ancien traité.
Sarkozy s’attend à "deux jours très difficiles"
"Nous allons avoir deux jours très difficiles", a estimé le président français Nicolas Sarkozy, qui participera à son premier sommet et est à l'origine de la proposition de traité simplifié. Mais "il s'agit ni plus ni moins que de sortir l'Europe de l'immobilisme".