La Slovénie, dont le taux d'inflation a atteint 2,8 % en rythme annuel en 2006, contre 1,9 % pour l'ensemble de la zone euro, est le seul pays des nouveaux membres de l'Union à être parvenu à se plier aux critères de convergence de Maastricht. En particulier, son taux d'inflation, n'a pas dépassé de plus de 1,5 % la moyenne des trois plus faibles taux d'inflation européen, comme l'exige le traité.
Pour éviter les dérapages, le gouvernement de Ljubljana avait encouragé les consommateurs à surveiller l'évolution des prix et demandé aux organisations de producteurs et de détaillants de ne pas procéder à des augmentations. Lors du passage à l'euro, le ministre des finances, Andrej Bajuk, était optimiste. "Nos citoyens sont bien informés. Ils feront usage de leur pouvoir de ne pas acheter de produits s'ils sont trop chers", avait-il estimé.
Les premiers effets négatifs se sont fait sentir dès mercredi quand les banques et les magasins ont ouvert leurs portes après les congés fériés. Dans un récent sondage, 40 % des Slovènes redoutaient une valse des étiquettes, à la faveur de conversions arrondies à la décimale supérieure, voire à la pièce d'un euro pour les produits comme le pain ou les boissons.
Le changement est d'autant plus important que les 2 millions d'habitants, habitués au tolar, introduit en 1991 dans cette ancienne République yougoslave, et qui aura encore cours jusqu'au 15 janvier 2007, payaient surtout avec des billets et utilisaient peu les pièces.