Mesure phare du nouveau compromis, les ouvriers des six usines de VW dans l'ouest de l'Allemagne travailleront désormais dans une fourchette de 25 à 33 heures, contre 28,8 heures en moyenne auparavant en rythme annualisé. Dans l'administration, une échelle de 26 à 34 heures est prévue.
"Concrètement, nous allons augmenter le temps de travail sans hausse de salaires pour les 100.000 employés concernés. La semaine de quatre jours va également disparaître, au profit de cinq jours de travail effectifs", a résumé le porte-parole de Volkswagen, Stefan Ohletz.
Si elle a obtenu gain de cause sur le fond, la direction n'a pas réussi toutefois à imposer complètement ses vues, puisqu'elle souhaitait passer aux 35 heures.
"Avec cet accord, nous avons fait un pas important dans la restructuration de la marque Volkswagen. Les négociations ont été très dures. Mais elles ont été marquées par la volonté commune d'améliorer la compétitivité" du groupe, s'est félicité le directeur des ressources humaines de VW, Horst Neumann, dans un communiqué.
L'abrogation de la semaine de quatre jours constitue une nouvelle étape symbolique pour le constructeur.
En obligeant les ouvriers à travailler plus, la direction affiche sa détermination à montrer que le groupe, considéré comme la vitrine sociale du capitalisme allemand, a changé d'ère pour s'adapter aux lois du marché.
Volkswagen avait adopté le principe de quatre jours de travail effectif en 1994 pour sauver 30.000 emplois.
La mesure avait été accueillie comme une innovation majeure, à une époque où un peu partout en Europe les syndicats et les partis de gauche réfléchissaient à une politique de relance de l'emploi via une réduction du temps de travail.
Depuis, l'idée a pris du plomb dans l'aile. Dans l'automobile, MAN, Bosch, DaimlerChrysler ou Continental notamment ont tous augmenté le temps de travail.
L'augmentation du temps de travail va donner lieu chez Volkswagen à une série de contreparties.
La direction versera une prime exceptionnelle de 1.000 euros en 2007. Les employés bénéficieront également d'un intéressement aux résultats de la marque Volkswagen et d'une hausse des pensions de retraite de 6.300 euros par tête.
Volkswagen s'est par ailleurs engagé sur la production de nouveaux modèles en Allemagne. Il construira notamment le successeur de son produit phare, la Golf V, sur son site principal de Wolfsburg (nord) ainsi qu'un autre modèle.