Une autre chose apparait moins sûre, c’est la présence et de Madame Royal et/ou de Monsieur Sarkozy, au second tour. Pourquoi ? Car l’alchimie propre à nos institutions de la Vème République jouent en faveur de M. Bayrou qui se pose, plus que jamais, comme le seul et unique rassembleur capable de former une équipe nouvelle, d’union nationale, comme ont su le faire nos voisins et amis d’outre-Rhin, comme l’ont si souvent fait les dirigeants du peuple Hébreu et bien d’autres encore …
Ainsi, par vases communicants interposés, ni la candidate du PS, ni l’adoubé triomphalement de l’UMP n’ont, désormais, la certitude d’être présent le 6 mai pour le second tour de l’élection présidentielle. Même en cas de vote utile dès le 21 avril. L’indécision n’a jamais été aussi forte.
Il suffirait de peu, que M. Bayrou gagne encore 6 à 8 points dans les sondages, des points qu’il prendrait pour parties non égales sur ses deux adversaires, et la probabilité d’avoir la surprise d’avoir à choisir soit entre Ségolène et François, soit entre Nicolas et François, au second tour, deviendra une certitude.
Faisons les comptes : aujourd’hui, les deux « grands » candidats, que les médias s’attachent à mettre en avant au travers d’une bipolarisation très critiquable et peu appréciée de nos compatriotes, totalisent à peu près 25 % des voix. Si chacun devait en perdre, d’ici le scrutin du 21 avril, 4 à 5 %, ils se retrouveraient dans la situation, assez inédite d’ailleurs, où ils ne pèseraient, l’un ou l’autre, qu’une voix exprimée sur cinq environ, incapable de rassembler, là où le Président de l’UDF, ayant franchi allègrement la barre des 20 % pourrait, sur la base de son « contrat » d’ouverture, rassembler toutes les forces démocratiques du pays.
D’ailleurs, sondages à l’appui, confronté à l’une quelconque des personnalités, M. Bayrou, s’il franchissait la barre du 1er tour, l’emporterait dans tous les cas au second !
En outre, ce ne sont pas les voix dispersées de la gauche de la gauche qui, ensemble, pèsent à peine 8 % ni celles cumulées de la droite de la droite, plus importantes certes à une vingtaine de pourcents, qui pourraient changer les choses et le cours de l’Histoire.
Jamais le chef de l’UDF n’aura eu une telle brèche devant lui, une telle chance de l’emporter. Lui, il a appris à compter alors que ses compétiteurs donnent l’apparence d’en n’être qu’au stage de l’apprentissage. Saura-t-il tirer profit, au cas ou ce scénario s’avèrerait possible, en tirer pleinement profit pour une coalition qui emporte l’adhésion d’une majorité large, une majorité qualifiée des français ? C’est une autre histoire …