Une fois de plus, la défense des territoires politiciens du siècle passé l‘ont emporté sur le modernisme que tous deux vous entendez incarner. Sans que l’un soit le contrefacteur de l’autre.
Car mettre la civilisation au cœur de notre destin commun n’est ni innocent, ni dénué d’un volontarisme s’inspirant des fastes de la Renaissance, une ère de notre Histoire qu’il semble plus que légitime de regretter. Non pas par nostalgie. Ni même par un calcul politicien ou encore stratégique qui vous donnerait, à l’un comme à l’autre, une hauteur de vue et d’analyse permettant de vous démarquer des bretteurs en quête de pouvoir et de reconnaissance dans chacun de vos camps.
En tant que citoyen, j’ai regretté que ne soient pas plus clairement exprimées vos idées, mieux expliquées vos ambitions.
C’eût d’ailleurs été tellement plus constructif que de dresser les contours de cette civilisation à laquelle vous vous référez plutôt que de laisser, à quelques semaines désormais des élections municipales, les uns et les autres vouloir politiser ce grand rendez-vous local au terme duquel la proximité, la qualité des programmes, le rayonnement des personnalités en lice devrait l’emporter sur les vieux clivages devenus obsolètes et sans grand intérêt.
Si Madame Royal s’ennuie au point de lancer un appel aux électrices et électeurs de notre pays pour que le scrutin municipal soit, cette fois-ci, commué en un vote sanction contre votre personne, M. Sarkozy, c’est son problème ! En revanche, de telles méthodes relèvent soit d’une totale irresponsabilité politique indigne d’une grande démocratie, soit s’apparentent à des pratiques révolutionnaires dangereuses pour le pays.
Alors que nos pays du Vieux continent ont subi tant de mutations du fait des progrès techniques et technologiques, de par la mondialisation, souvent comme le résultat d’une globalisation non maîtrisée des échanges, le moment, en effet, semble venu de redonner à toutes celles et ceux qui ont perdu repères, valeurs et espoir ce qui justement fait la grandeur d’une civilisation.
Redonner la fierté d’être ce que l’on est, restaurer le dialogue, le respect des autres, la tolérance permettra sans doute de redessiner un cadre qui fait que l’on a, consciemment ou non, un sentiment, positif, d’appartenance, au sein d’une communauté dont le rayonnement dépasserait largement nos frontières, voilà les enjeux qui sont devant nous.
À vous deux, MM. Sarkozy et Delanoë, je voudrais vous adresser mes remerciements et félicitations pour avoir eu cette audace contenue dans ce seul mot qui paraît, à tort, désuet : la civilisation.