Le « paquet fiscal » n'a pas passionné les foules. La débat passionné et passionnel lié aux tests ADN pour contrôler et donc choisir son immigration, pour reprendre les termes officiels, a suscité de vives réactions jusque dans la garde rapprochée de l'hôte de l'Elysée. Les scandales d'EADS, du MEDEF et de l'UIMM qui révèlent des enrichissements ciblés et des pratiques de financement des syndicats d'un autre siècle ne font rien pour arranger les choses.
Et puis il y a la vie privée de Nicolas, une vie qui, bien qu'elle demeure privée et ne doive pas être ni utilisée ni instrumentalisée par les vendeurs de papier et de soupe, risque quand même de nous priver de notre « première dame de France ».
Continuons : les franchises médicales, dont l'assiette est au surplus fixée « à la pièce » c'est-à-dire à la boîte de médicament consommée, vont encore davantage fragiliser les personnes malades alors que la logique voudrait que les personnes en bonne santé par esprit de solidarité leur prêtent main forte. Après tout ce n'est pas la faute des malades si à la Sécu le trou est si gros ! D'ailleurs, à ce sujet, notre confrère l'Express, indiquait, dans sa livraison de la semaine passée, que les abus et autres détournements d'un système pourtant fondé sur l'équité représentaient jusqu'à trois fois le déficit de notre système de couverture de sécurité sociale !
Les promesses électorales tardent à venir. La jeunesse et l'inexpérience de certains membres de l'équipe de François Fillon révèlent, sans qu'il soit nécessaire d'être un avisé et fin observateur de la vie politique, qu'il y a eu des graves erreurs de casting.
L'énervement du Président est sensible. Mais il a aussi appris à être patient et à subit des revers.
Désormais, les questions se posent. Le doute s'installe. La grogne monte. Les grèves commencent cette semaine et pourraient s'enchaîner.
Parallèlement, les dates des élections municipales ont été annoncées et arrêtées aux 9 et 16 mars prochains. Hors quelques « Bastilles » imprenables, la compétition sera rude. Le mouvement de vote sans doute protestataire. Déjà lors des précédentes élections locales, l'opposition, écartée du pouvoir exécutif et assez largement du pouvoir législatif, avait réussi à ravir des villes emblématiques à commencer par la capitale, la plus belle ville du monde, dit-on, qui apparaît, plus que jamais, comme acquise au maire sortant, le seul cadre sup' du PS qui demeure en dehors de 'l'ouverture chère à Nicolas Sarkozy et qui, au surplus, incarne une gauche moderne, une social-démocratie telle que l'a défendue Dominique Strauss-Kahn lors des primaires du PS à la présidentielle .
Il n'est donc nul besoin d'être Madame Soleil ni de savoir lire dans le marc de café pour anticiper un assez vaste remaniement des équipes loes du printemps prochain.
Comme Alain Juppé, en 1995, payant le prix fort pour ses choix hardis et ses « jupettes », le chef de l'Etat et son alter ego à Matignon vont devoir encaisser des essais et des drops de l'opposition qui pourraient les disqualifier pour les échéances suivantes si le manche à balai reste encore, si mollement, tenu entre les quatre mains de ces deux hommes pourtant exceptionnels, républicains, tolérants mais fermes, peut-être trop, sur leurs convictions.