
Ce succès ne peut occulter la progression des maladies parodontales. Fortement dépendantes de l’hygiène de vie des individus, elles apparaissent à l’âge adulte et leurs conséquences sur la santé globale sont démontrées.
1. La santé bucco-dentaire n’est pas un élément marginal de la santé ! La santé bucco-dentaire dépend beaucoup de l’environnement de vie : alimentation, tabagisme, consommation d’alcool, stress… Les parodontites favorisent les maladies cardio-vasculaires, les polyarthrites rhumatoïdes, et la dégradation d’un diabète de type 2.
Les maladies parodontales sont, à l’inverse, la 6ème complication du diabète, qui favorise également l’apparition de caries. L’offre de soins bucco-dentaire ne répond pas aux enjeux de la santé publique d’aujourd’hui.
2. On n’en fait pas assez contre les maladies parodontales ! Elles sont pourtant pour les adultes la première cause de perte des dents. En France, 27% des adultes entre 35 et 65 ans souffrent d’une parodontite avancée. Cette dégradation progressive des tissus de soutien des dents peut être évitée par des soins appropriés dispensés à temps et, en amont, par une bonne hygiène bucco-dentaire… autant de messages qui pourraient être délivrés dans le cadre d’une campagne de prévention.
3. Les bons réflexes de santé et d’hygiène bucco-dentaire doivent évoluer avec l’âge. Les recommandations d’hygiène et de suivi bucco-dentaire ne sont pas les mêmes pour les adultes et les enfants. Actuellement, 40% des français déclarent ne se rendre chez leur chirurgien-dentiste qu’en cas de problème, lorsque leur état bucco-dentaire est bien souvent déjà très dégradé.
Les habitudes d’hygiène bucco-dentaire ne sont pas encore acquises par tous : 10% des Français ne se brossent pas les dents 1 fois par jour, et 1 français sur 3 ne se brosse pas les dents 2 fois par jour. Et pourtant, les recommandations d’un brossage efficace des dents et des gencives, avec un dentifrice fluoré, durant 2 minutes, 2 fois par jour, et d’une visite annuelle chez son chirurgien-dentiste doivent être appliquées. Ces gestes d’hygiène doivent être complétés par l’usage de fil dentaire ou de brossettes interdentaires, bains de bouche et gomme à mâcher sans sucres.
L’UFSBD presse les pouvoirs publics d’adopter une stratégie cohérente de prévention contre les maladies parodontales, et préconise 4 actions-clefs :
1. La mise en place d’une enquête épidémiologique nationale sur les maladies parodontales (la dernière date de près de dix ans)
2. La mise en place d’un parcours de santé bucco-dentaire, avec des examens réguliers de prévention et dépistage pris en charge par l’Assurance Maladie, touchant prioritairement les patients de 35 et 55 ans et les personnes les plus fragiles1, notamment dans le cadre de la mise en place en 2013 des parcours de soins des patients atteints de maladies chroniques et de la prévention de la dépendance.
3. L’amélioration de la place des chirurgiens-dentistes dans la coordination des parcours de soins des patients en affection de longue durée, notamment pour l’éducation thérapeutique.
4. La mise en place d’une campagne de sensibilisation sur les maladies parodontales et la responsabilité partagée des patients et des soignants pour la santé bucco-dentaire, prenant modèle sur les politiques menées sur la carie dentaire, qui ont montré leur efficacité.