
Tous les participants à la réunion n'ont pas été convaincus par les justifications techniques
Cette enquête, qui paraît les autres années au mois de mars, a été reportée en raison d'incertitudes techniques, avait détaillé jeudi l'Insee, sans parvenir à calmer la polémique suscitée par ce report survenu en pleine campagne présidentielle.
La révision des chiffres annoncée vendredi "est un toilettage a minima, qui porte seulement sur une révision de la correction des variations saisonnières, faute de pouvoir faire le gros recalage traditionnel" du mois de mars, a déclaré à l'AFP Stefan Lollivier, directeur des statistiques démographiques et sociales de l'Insee.
Le taux de novembre ressort à 8,6% contre 8,7% annoncé initialement, les taux d'octobre et de septembre à 8,7% tous deux contre 8,8%.
Une "nouvelle révision aura lieu à l'automne 2007" lorsqu'auront été conduites des "investigations méthodologiques supplémentaires" permettant la parution de l'Enquête Emploi, qui donne chaque année les statistiques du chômage dans leur version révisée, rappelle l'Insee dans un communiqué.
D'ici là, les estimations du chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) publiées chaque mois restent des données provisoires, "dans la mesure où elles reposent uniquement sur les statistiques de l'ANPE, qui ne fournissent qu'une approximation du concept de chômage au sens du BIT", avertit l'Insee.
Devant le Conseil national de l'information statistique (CNIS), l'Insee a tenté d'expliquer jeudi son incapacité à valider un taux de chômage annuel définitif par des "résultats incohérents", faisant état au pire d'un taux stable à 9,8% en moyenne annuelle 2006 et au mieux d'une baisse de 0,6 point.
Mais tous les participants à la réunion n'ont pas été convaincus par les justifications techniques exposées.
La réunion "a montré que rien ne permet d'affirmer que les résultats de l'Enquête Emploi soient moins précis que les années précédentes et qu'il est désormais certain que les données de l'ANPE surestiment fortement la baisse du chômage", a estimé le collectif Les Autres Chiffres du Chômage (ACDC) dans un communiqué.
"Plus généralement, cette controverse autour du chiffre du chômage montre que la réalité des problèmes d'emploi ne peut être réduite à un chiffre unique", ajoute le collectif, composé de syndicalistes, de statisticiens et d'économistes.