Lundi, le ministre de l'Education, Luc Chatel, et la secrétaire d'Etat à l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, avaient rappelé leur opposition au téléphone portable à l'école. «Il faut en bannir l'usage pendant le temps scolaire, mais ne pas l'exclure des cartables, puisque le portable peut servir de lien entre enfants et parents après les cours, surtout dans les cas de familles recomposées», nuançaient-ils cependant. En interdisant l'utilisation du téléphone «de l'enceinte scolaire», les sénateurs ne les ont pas écoutés. «Les portables n'ont rien à faire dans les établissements scolaires, arguait de son côté Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves. Ils n'amènent que des problèmes, provoquent des conflits entre élèves, des vols et des litiges avec les profs.»

73% des 12-17 ans ont un téléphone portable
Selon une enquête TNS Sofres rendue publique lundi, 73% des adolescents de 12 à 17 ans possèdent un téléphone portable. 29% des collégiens et 58% des lycéens avouent avoir déjà utilisé leur mobile en plein cours. Et près de 80% reconnaissent passer des appels ou envoyer des SMS dans la cour de récréation ou dans les couloirs. Mais seuls 21% des collégiens et lycéens disent s'être fait confisquer leur téléphone par un professeur ou un surveillant, au nom du règlement scolaire.
Les kits mains libres fournis obligatoirement
Mardi, les sénateurs ont par ailleurs prévu d'«assurer une plus grande protection des travailleurs amenés à utiliser quotidiennement des téléphones portables», et ont adopté plusieurs dispositions visant à renforcer l'encadrement en matière d'ondes électromagnétiques. L'équipement des portables en kits mains libres ou oreillette, qui limitent l'exposition du cerveau aux ondes, sera obligatoire pour les nouveaux téléphones. Mais pour entrer en vigueur, l'ensemble de ces dispositions devra cependant être validé par l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines.