
En effet, corrélativement, il est absolument clair au travers des réponses enregistrées dans cette enquête qu’il se produit un retour de l’intérêt général et du collectif versus la satisfaction individuelle sans précédent et cela impacte nécessairement le rapport que chacun peut entretenir à l’égard du service public local. Marchand ou non.
Si les précédentes vagues de ce baromètre soulignaient nettement l’importance du bon fonctionnement des services publics locaux, celle-ci, à l’échelle de leur commune, occupe désormais une place prépondérante.
On notera, sans entrer dans le détail de ce sondage aussi intéressant qu’instructif, que les mécontents de leurs services publics, avec 17% d’insatisfaits, commencent à former une proportion plus que conséquente, se rapprochant d’ailleurs dangereusement des niveaux observés en 2001 qui étaient exceptionnellement élevés, à 24% !
Pour les usagers satisfaits, ces usagers qui auraient perçu une amélioration des services rendus, cette proportion est à la traîne et, désormais, ils sont une minorité (de moins de 4 usagers sur 10 soit exactement 39%, à estimer que leurs services publics locaux se sont améliorés depuis ces dernières années.
Pour le reste, les grands équilibres demeurent respectés. Véritablement ce n’est que la dégradation de la qualité des services, dégradation qui a ainsi baissé de 20 points en 13 ans soit depuis 1997, qui devrait être de nature à inquiéter les élus et responsables locaux.
On notera l’évolution sociétale importante que révèle cette enquête : alors que s’entretenait le sentiment «consuméro-utilisateur» naguère c’est plutôt celui de «citoyen-contribuable» qui prédomine aujourd’hui car, en effet, majoritairement, le Français se voit, face au service public local, comme un «client-consommateur» bien davantage que comme un «usager». Il se considérait jusqu’ici davantage comme un «citoyen» qu’un simple «contribuable» mais la tendance s’est inversée et c’est clairement dit : le Français se voit en 2010 surtout en «contribuable» (54%) et bien davantage que comme un «citoyen».
Un «retour du collectif versus l’individuel».
Les services locaux, jugés les plus prioritaires, sont presque tous en lien avec l’environnement puisqu’ils concernent la collecte des déchets, la qualité de l’eau, … mais l’essor prodigieux de l’Internet (intégrant télécom et Internet haut débit) est perçu comme un droit, comme un service qui devrait, finalement, être public. Enfin, avec le recul qui a montré la pertinence du service minimum, son extension à d’autres secteurs que les transports est désormais plébiscitée. Par les trois-quarts (75%) des Français. Ils en veulent toujours plus. Certes. L'institut estime que cela marque non pas une inflation de la demande mais bien un «retour du collectif versus l’individuel» …
L’étude est disponible en téléchargement à l’adresse : http://www.bva.fr/administration/data/sondage/sondage_fiche/884/fichier_bva_actualite_barometre_bva-igd_201084c63.pdf