
A propos du préfet de Seine-Saint-Denis qui s'était inquiété d'une recrudescence de la délinquance dans son département, M. Sarkozy a promis 300 fonctionnaires de plus, s'attaquant par ailleurs aux magistrats du 93 qui seraient coupables d'une "forme de démission".
Les agresseurs des CRS, "on ira les chercher un par un", a lancé M. Sarkozy lors d'un déplacement à la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny. "Dans la République française, un policier doit pouvoir faire son travail sans que des voyous s'acharnent à vingt sur deux personnes à terre", a-t-il poursuivi. "Dans chaque endroit de France où les forces de l'ordre seraient agressées et traitées de la sorte, la réponse de la police comme de la justice sera extrêmement sévère".
Réagissant au cri d'alarme du préfet de Seine-Saint-Denis Jean-François Cordet, qui a fait état dans des lettres au ministère de l'Intérieur - citées par "Le Monde" - d'une "recrudescence de la délinquance peu connue jusqu'ici depuis de nombreuses années" depuis le début de l'année (+7,64%), Nicolas Sarkozy s'en est d'abord pris aux fonctionnaires du département, dont le taux d'occupation serait faible, ajoutant qu'il faut "veiller à ce que les effectifs que l'on a soient utilisés à plein. Ce n'est pas le cas".
Mais les critiques de l'Etat se sont aussi dirigées vers les magistrats de Bobigny, notamment ceux en charge des mineurs, accusés de laxisme.
Mis en cause, le président du tribunal des enfants de Bobigny, Jean-Pierre Rosenczveig conteste. "On est ni laxistes ni répressifs. On applique nous semble-t-il correctement la loi", a-t-il réagi sur France-Info. "Ce n'est pas la première fois tant que du côté de la préfecture que du côté du ministère de l'Intérieur qu'on a le sentiment que la justice n'est pas suffisamment sévère ni expéditive".