
Après deux nuits d'affrontements à Villers-le-Bel, François Pupponi, maire PS de Sarcelles, commune voisine du Val-d Oise, où les violences ont fait tache d'huile, a dénoncé mardi "la crise sociale qui s'est aggravée".
"Rien n'a vraiment changé", constatent les acteurs sur le terrain, notamment en matière d'emploi, le taux de chômage dans les zones sensibles restant souvent le double de celui des autres zones urbaines.
Pour le maire de cette commune qui compte 70% de logements sociaux, la politique de rénovation urbaine engagée par Jean-Louis Borloo à travers les programmes de l'Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) "pourra porter ses fruits à moyen et à long terme, mais pas maintenant".
"En outre, constate-t-il, dans les quartiers rénovés, les loyers flambent et la population pauvre part, donc globalement si le résultat final de la rénovation urbaine c'est de faire partir les pauvres des quartiers populaires, c'est une honte".
Fin octobre, les maires de l'association Ville et Banlieue, qui compte 120 maires de tous bords politiques, avaient dénoncé le fait que "les banlieues sont absentes de toutes les priorités affichées par le gouvernement pour relancer le développement sur des bases nouvelles: qu'il s'agisse du Grenelle de l'Environnement, du projet de loi de finances 2008 ou des propositions de la commission Attali pour la relance de la croissance".
Pour accentuer l'effort en faveur des "quartiers", Nicolas Sarkozy avait promis, pendant sa campagne, un "plan Marshall" des banlieues.
Mais Fadela Amara, sortie du monde associatif pour devenir secrétaire d'Etat à la politique de la Ville, plus de six mois après sa nomination, en est encore à la phase "concertation" d'un plan qui tarde à venir.
Ce nouveau "plan banlieue" devrait pourtant voir le jour début janvier et se développer sur trois axes: éducation, désenclavement des quartiers et emploi des jeunes.