
Elle a qualifié "d'effrayants" les chiffres annoncés mercredi par le gouvernement indiquant qu'une femme meurt tous les trois jours en France victime tuée par son compagnon.
Mme Royal a cité plusieurs fois en exemple la législation espagnole. "La France devra faire ce que l'Espagne a réussi à faire", a-t-elle dit, à la veille de la Journée internationale de l'Onu pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
"Je veux que la loi du silence soit levée, que l'Etat reconnaisse cette criminalité comme une criminalité à part entière. Les violences faites aux femmes doivent devenir une affaire d'Etat", a insisté Mme Royal, devant des responsables de lieux d'accueil, d'écoute et d'hébergement de femmes menacées par des maris ou compagnons violents.
Pour la candidate PS, "les violences familiales sont incompatibles avec un bon fonctionnement de la République". C'est une question d'ordre juste".
Elle a ensuite expliqué que cette loi devra "protéger les femmes, mettre en cohérence la loi civile et la loi pénale, remettre des moyens pour des accueils spécifiques dans les commissariats, les hôpitaux".
"Il faudra faire comme l'a fait la loi espagnole, qu'un homme condamné se voit privé d'un certain nombre de droits, et qu'il soit aidé", a-t-elle dit.
"Cette loi comportera aussi un volet d'éducation contre le sexisme" car, explique-t-elle, "il faut éduquer dès le plus jeune âge au respect mutuel".
Lorsque des mères sont battues, "la famille devient un champ de bataille et tout le reste est déstructuré, avec des enfants victimes en échec scolaire, des parents dévalorisés qui n'assument plus leurs fonctions",
selon elle.
S'attaquer aux violences conjugales, "c'est s'attaquer à ce qui fait la racine des violences dans tous les lieux de la société, selon Mme Royal qui s'est exprimée devant la presse après avoir écouté les demandes des associations.