
Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux s'est rallié mardi à un amendement proposé par le président de la commission des Lois du Sénat Jean-Jacques Hyest, mais que la commission n'a pas adopté, prévoyant "un régime d'autorisation du test ADN par l'autorité judiciaire" et une recherche de filiation avec la seule mère plutôt qu'avec le père.
"C'est la raison pour laquelle nous voulons passer d'une immigration subie à une immigration choisie et nous entendons nous doter de tous les moyens permettant d'aboutir à ce résultat", a-t-il lancé sous les protestations de la gauche.
Il n'y a donc pas d'intégration sans valeurs communes et il n'y a donc pas d'immigration sans contrôle ni sans exigences", a fait valoir le Premier ministre.
"Evitons sur le fond les polémiques et les caricatures", a demandé le Premier ministre excluant que l'amendement polémique déposé par le député UMP Thierry Mariani au projet de loi sur la maîtrise de l'immigration corresponde à un "fichage génétique" ou à une volonté "de porter atteinte aux lois de bioéthique".
"Quand un amendement soulève cette émotion même quand il est corrigé, la sagesse exige aujourd'hui de le retirer", avait-il demandé.
Cet amendement "a soulevé une émotion légitime et une mobilisation qui va bien au delà des rangs habituels de la gauche", l'avait interpellé auparavant le premier secrétaire du PS François Hollande.
"Il s'agit simplement de donner à des demandeurs d'asile qui ne parviennent pas à prouver leur filiation", faute de documents d'état civil, "de le faire", a affirmé le Premier ministre, confondant dans un lapsus demandeurs de titres de séjour et demandeurs d'asile.
Matignon a ensuite précisé que le ministre voulait bien dire demandeurs de titres de séjour.
"Je pense que rien ne justifie d'emblée de rejeter un système qui est pratiqué" par "12 pays européens", a dit le chef du gouvernement avant d'ajouter: "le gouvernement est décidé à utiliser les techniques modernes de biométrie au service d'une politique maîtrisée de l'immigration".