Dans le cadre très symbolique de Yorktown, en Virginie
"Oui, Yorktown est entre nous un lien indéfectible", a lancé la ministre qui a présidé une cérémonie d'hommage aux Français morts dans ces collines vallonnées, puis une parade populaire de soldats d'hier et d'aujourd'hui: bonnets de fourrure des grenadiers, casquettes de la navy, drapeaux à foison et quelques crinolines et bonnets de dentelle.
C'est en effet au lendemain de Yorktown que Jefferson rendit hommage aux Français en déclarant: "Tout homme a deux patries: son pays et la France".
Dans deux discours, en français et en anglais, elle a lancé: "Ensemble nous avons écrit le premier chapitre de l'histoire moderne".
La liberté, a-t-elle lancé, est "notre référence commune, notre précieux héritage". Cela n'a pas empêché, a insisté cette proche du président français Jacques Chirac, que France et Etats-Unis aient leurs "identités, désirs, intérêts nationaux à défendre". C'est ce que j'ai toujours fait et cela ne m'empêche pas de recevoir aux Etats-Unis un accueil chaleureux".
Cette prise de position est apparue clairement comme une réplique à M. Sarkozy qui s'est rendu aux Etats-Unis à l'occasion du 5e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 pour une visite qui a fait couler beaucoup d'encre.
Des dirigeants socialistes l'avaient accusé d'avoir été "le caniche", le "chiot" de George W. Bush.
Elle devait, après les cérémonies, remettre l'insigne de commandeur de la légion d'honneur au sénateur de Virginie John Warner, vétéran de la guerre de Corée, ancien secrétaire à la Marine et président de la commission sénatoriale des forces armées.
C'est ce sénateur qui a initié une loi de 2002 donnant à La Fayette la citoyenneté américaine posthume.