L’examen de l’OCDE salue la France pour sa stratégie globale en matière de développement et son engagement au niveau international pour promouvoir le développement et proposer des moyens innovants pour le financer. La France concentre ses efforts en particulier sur la santé, l’environnement et le changement climatique, mobilise les investissements privés et promeut une plus grande transparence dans les transactions financières internationales. Le comité lui recommande cependant de faire davantage d’efforts pour appuyer les organisations de la société civile et l’égalité entre hommes et femmes, et pour renforcer les capacités des pays partenaires afin qu’ils puissent prendre en main leur propre avenir. La France peut également faire plus pour mesurer les résultats de ses efforts en matière de développement.
Conformément aux normes définies au niveau international, l’aide française est très largement déliée et la plupart des projets que la France finance dans les pays en développement sont exécutés par des partenaires locaux. La France a amélioré la prévisibilité de sa coopération ainsi que les relations entre les trois organismes principalement responsables du développement, à savoir le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l’Économie et des Finances et l’Agence française de développement (AFD). Cependant, avec beaucoup d’autres acteurs et de nombreuses lignes budgétaires impliqués dans le programme de coopération, le Comité recommande à la France de réduire ses coûts de transaction en rationalisant son système institutionnel de coopération. Le Comité appelle aussi la France à prendre toutes les mesures pour maintenir son expertise technique et renforcer ses équipes sur le terrain.
Le Comité note que, depuis 2008, la proportion de dons dans l’aide française diminue et que le nombre de prêts augmente. Les prêts appuient principalement les secteurs productifs et la lutte contre le changement climatique dans les pays à revenu intermédiaire. La diminution tendancielle de la part des dons limite la capacité d’appui aux secteurs sociaux et à la gouvernance dans les pays pauvres et fragiles. Concéder des prêts à de nouveaux partenaires se traduit aussi par le fait que la France est active dans un nombre croissant de pays. Le comité recommande à la France d’assurer que ces évolutions ne compromettent pas sa capacité d’appui à la lutte contre la pauvreté dans les pays pauvres et fragiles, et note qu’elle devra veiller à un bon équilibre entre dons et prêts.
La France s’engage à coordonner ses actions humanitaires avec les autres donateurs et avec la communauté humanitaire. Toutefois, l’examen constate qu’elle consacre seulement 0.9 % de son APD à l’aide humanitaire. Ce pourcentage est beaucoup plus faible que celui de la plupart des autres donnateurs, et le comité signale qu’un budget aussi limité empêchera la France de mettre en œuvre sa nouvelle stratégie d’aide humanitaire et compromet son engagement de contribuer équitablement à la réponse internationale aux appels humanitaires.