Frais réduits, carte bancaire gratuite, plages horaires allongées... les banques en ligne ne manquent pas d'atouts et d'arguments pour séduire ces Français dont la majorité hésite encore à sauter le pas. La réalité est que l'on assiste plus en France à une « multi-bancarisation » avec de plus en plus de français ayant 2, voir plusieurs comptes bancaires. C'est dans ce contexte que les banques en ligne, notamment les « pur players » (acteurs 100% en ligne sans réseau d'agences) tirent largement leur épingle du jeu avec des offres tarifaires particulièrement attractives.
L'aspect tarifaire en première partie montre clairement que les banques en ligne ont une politique tarifaire particulièrement basse par rapport aux banques traditionnelles. Sur des profils sérieux avec une consommation faible de sa banque hors services exceptionnels (découvert, opposition ...) le coût annuel est quasi nul pour certain profils de consommation contre 150€ en moyenne pour une banque traditionnelle.
Constats
1- Tarifs: 3 banques en lignes - ING, Fortuneo et Boursorama Banque - sont d'un point de vue tarifaire très proche avec des tarifs très faibles.
Certaines banques en ligne demande des niveaux de revenu minimum (1200€ de revenu par mois pour Boursorama par exemple) ou un montant à domicilier (exc : ING 750€). Dans tous les cas, ces niveaux d'accessibilité ont très fortement diminué ces dernières années et les banques en ligne ne sont plus réservées à une clientèle fortunée.
Palme d'accessibilité pour un « Pure Player » : Monabanq : Avec 750 € de revenu justifié pour un couple.
D'autres banques, telles que AXA banque, ne demandent pas de minimum de revenu mais ont des tarifs plus cher que les pur players.
« Hello bank by BNP Paribas », se distingue avec des tarifs légèrement plus élévé que les 3 purs players concurrents, mais avec l'avantage fort de pouvoir s'adosser sur une marque et un réseau d'agences pour rassurer le consommateur.
2- Commission d'intervention : tarifs à 0€ sur les commissions d'interventions à saluer pour ING, FORTUNEO et BOURSORAMA. Seules banques à être en ligne avec la loi et l'arrêt de la Cour de Cassation qui stipule que la totalité des frais liées à un découvert ne doivent pas excéder le taux de l'usure (Env 19,3%). Or, les banques pratiquent des taux proche de 19% et y ajoutent des frais fixes de commission d'intervention pour chaque opération au-delà du découvert autorisé (en moyenne de 8,5€). Dans ces conditions, la facture de ces commissions d'interventions est régulièrement plus élevée que la commission du découvert effectif.
3- Multi bancarisation : Il est conseillé d'aller vers de la « Multi bancarisation » (1 compte en banque de réseau et 1 compte dans une banque en ligne) car le surcout faible de la banque en ligne permettra d'avoir une position de force vis-à-vis de son banquier classique et à moindre coût. Cela vous permet également de tester la gestion de ses comptes bancaires avec la banque en ligne. En fonction de sa satisfaction, le Client pourra migrer la totalité de ses avoirs vers sa banque en ligne.
4- Les services : La banque en ligne offre la possibilité de contacter un conseiller à des plages horaires élargies (généralement jusqu'à 22 heures), et bénéficient d'applications pour gérer l'ensemble de ses comptes.
5- Produits financiers : Tous ces établissements proposent un livret d'épargne avec un taux préférentiel pendant quelque mois. Tous disposent aussi d'une offre d'assurance-vie avec des frais là encore très avantageux par rapport aux contrats classiques. En revanche, seuls Fortuneo et Monabanq disposent d'une offre d'assurance auto, moto ou habitation (Monabanq propose même du crédit à la consommation), et le crédit immobilier est uniquement proposé chez Boursorama et Hello Bank
Limites de la banque en ligne.
Le frein psychologique du passage à une banque en ligne semble se lever doucement en France. Reste que les banques en ligne restent encore pénalisées par quelques points :
- Pour les purs players, la proximité d'un réseau d'agences à la fois pour déposer des chèques et des espèces, mais également pour des RDV physiques avec son conseiller bancaire (sauf pour Hello bank)
- Négociation sur les frais. Les tarifs quasi-nuls bloquent toute négociation
Aujourd'hui, malgré la percée incontestable des banques en ligne, les clients gardent encore l'essentiel de leur activité bancaire dans leur banque initiale et le frein psychologique du passage à du 100% en ligne n'est pas totalement levé. Cela rappelle le cas du commerce en ligne au début des années 2000 qui manquait de confiance du marché et avait du mal à décoller...Les chiffres dix ans plus tard affichent désormais une tendance sans équivoque. La révolution bancaire risque peut être donc d'arriver, les banques en ligne en seront les premiers acteurs !
Conseils pour changer de banque
1- Vérifier sur un comparateur si vous avez un réel intérêt financier à changer de banque
2- Prévenir votre banquier de votre désir de clôturer votre compte et tentez de négocier vos frais
3- Lister et ponter l'ensemble de vos chèques en circulation (Vous pourriez être interdit bancaire si un chèque était remis à l'encaissement alors que votre compte est clôturé)
4- Lister l'ensemble de vos prélèvements (EDF, téléphonie, Eau, Loyer...) et virements (salaires, pensions...)
5- Migrer ces prélèvements et virements vers ce nouveau compte
Bon à savoir
- Si vous avez une ouvert un contrat d'assurance auprès de votre banque (auto, moto, habitation, assurance moyen de paiement...) :
Vous devez savoir que cette assurance est liée à votre compte. Vous ne pourrez définitivement clôturer votre compte bancaire qu'à la clôture de ce contrat d'assurance à sa date d'anniversaire. Il faudra alors envoyer par LRAR une demande de résiliation de ce contrat 2 mois avant la date d'anniversaire pour résilier ce contrat et donc pouvoir définitivement clôturer votre compte
- Si vous avez un contrat d'assurance vie :
Sachez qu'il est impossible de transférer un contrat d'assurance vie d'une banque à une autre sans frais. Il est donc préférable d'ouvrir un contrat d'assurance vie auprès d'une compagnie d'assurance afin de garder une totale indépendance sur votre compte
- Si vous avez un PEA :
En cas de clôture de compte, votre PEA sera transférable moyennant un coup d'environ 15€ par ligne.
- Si vous avez un crédit :
Si un crédit est encore en cours dans votre ancienne banque, la fermeture du compte chez ce dernier nécessitera un paiement anticipé du solde avec des pénalités de remboursement.
Compte tenu de toutes ces contraintes administratives ou contractuelles, il est conseillé d'avoir 2 comptes pendant une période court ou moyen terme afin de prendre son temps pour finaliser l'ensemble des points. Une fois l'ensemble de ces virements, prélèvement, assurances et autres services migrés, vous serez libre de clôturer votre compte initial ou de faire jouer la concurrence entre vos 2 banques. Le choix d'une banque en ligne comme 2nd compte vous permettra de limiter les frais.
Quelle solution pour faciliter le changement de banque ?
La portabilité du numéro de téléphone mis en place par le gouvernement il y a 5 ans a permis au consommateur de changer d'opérateur sans contrainte administratives et a fait baisser drastiquement les coûts des forfaits en ouvrant la voie à une concurrence seine ou le consommateur est devenu libre de son opérateur. Dans la même lignée, choisir ma banque préconise de mettre en place un RIB invariant qui permettrait au consommateur de changer d'établissement bancaire sans contrainte administrative (modifier ses prélèvements, virements...). Le consommateur serait alors en position de force pour comparer les tarifs et services de sa banque et pourrait changer bien plus facilement qu'aujourd'hui. Une concurrence plus seine engrangerait mécaniquement une baisse des tarifs.
Les banques mettent a ce jour leur véto sur ce principe, bien qu'elles utilisent aujourd'hui ce RIB invariant en interne pour éviter de perdre leurs clients lors de déménagement par exemple... Ainsi, votre banquier vous proposera de changer d'agence bancaire sans changer votre RIB... La faisabilité technique semble donc tout à fait réalisable, reste à voir si le gouvernement actuel osera s'attaquer au lobby bancaire si souvent décrié.