De son côté, le secteur de la grande distribution est en passe de franchir un seuil historique après avoir essuyé 420 braquages l'année dernière, soit 42,40 % de plus que l'année précédente.
L'an dernier, le nombre de vols à main armée visant le petit commerce a augmenté de 34 % par rapport à 2007. Dans la grande distribution, la progression dépasse les 40 %.
Supérettes, boutiques alimentaires, bureaux de tabac ou encore boulangeries sont chaque jour les cibles de bandes armées pour de dérisoires butins n'excédant guère les 60 ou 80 euros.
Face à l'augmentation des braquages, Michèle Alliot-Marie avait dévoilé en février dernier un «plan de lutte contre les vols à main armée dans les commerces de proximité». Objectif : renforcer les patrouilles policières, la vidéosurveillance, au besoin, et donner des consignes de sang-froid en cas d'agression.
Mais les victimes rechignent à déposer plainte. Voire à aller désigner un suspect derrière une glace sans tain, en raison du faible préjudice et surtout par crainte de représailles.
Pourtant, la CCI estime qu'environ 1 % des 55 000 commerces dans Paris intra-muros ont déploré un vol à main armée en 2008, tandis que la Seine-Saint-Denis déplorait 527 attaques dans la même période.
Le responsable d'un supermarché de Loire-Atlantique propose la mise en place de caisses automatisées antibraquage qui feraient qu’au moment de payer, les clients alimentent eux-mêmes une machine sécurisée leur rendant la monnaie. En outre, les recettes, réparties dans une vingtaine de caisses inviolables, ne seraient alors récupérées qu'après la mise en œuvre d'une procédure informatique, volontairement longue d'une trentaine de minutes soit environ dix fois trop longue pour que puisse se commettre un braquage comme cela se pratique actuellement.
Mais les nouveaux braqueurs pourraient trouver sans doute aussi une faille à ces caisses dites « intelligentes » si elles venaient à se généraliser.
Bref, la prévention, on le voit, statistiques en main, c’est notoirement insuffisant et l’arsenal répressif ne l’est pas moins …