Yves POZZO di BORGO, vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat réagit au discours prononcé ce matin par François HOLLANDE à l’Ecole militaire : « Le budget de la Défense devrait être sanctuarisé, c'est-à-dire au moins être augmenté de l’inflation. En le gelant, on diminue dans les faits notre capacité d’action. Avec l’Education nationale, il fait pourtant parti des budgets que l’on ne devrait jamais toucher. On se prive donc d’investissements essentiels : nous n’avons par exemple plus de flotte, de frégates de surveillances en nombres suffisant, pour être présent dans le Pacifique, autour de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie, où nous disposons d’une zone économique exclusive de la taille de l’Europe, alors que c’est là, entre l’Asie et l’Amérique, que se joue la rivalité majeure de notre temps, celle qui oppose les Etats-Unis et la Chine. »
Concernant la future loi de programmation militaire, il juge « que l’on ne peut se contenter d’appliquer à la lettre le Livre Blanc sur la défense, mais que les parlementaires doivent l’amender car c’est au pouvoir politique que revient de décider, pas aux experts, aussi qualifiés soient-ils ».
La seule note positive dans ce discours, toujours selon le sénateur UDI de Paris, « est la volonté de relancer la défense européenne à l’occasion du Conseil européen du 13 novembre prochain, même si elle est en complète contradiction avec le fait d’acheter des drones américains, en renonçant à toute ambition européenne dans ce domaine, ce qui est aussi illogique que si l’on abandonnait le système de positionnement Galileo pour adopter le système GPS américain ».