En l’espace d’une dizaine de jours, ces contrôles ont permis de saisir en France près de 813 kg de viandes d’origines diverses (dont 318 kg provenant d’animaux sauvages), près de 1,1 tonne
de poissons et mollusques, 1,5 tonne de viandes/poissons/légumes en vrac, 1,2 tonne de fruits et légumes et plus de 70 kg de chenilles. Les agents ont trouvé de la viande de serpent, de crocodile, de chèvre, de boeuf, de mouton, d’éléphant, d’antilope, de porc-épic, de pangolin, de singe… La grande majorité de ces produits ont été saisis à Roissy sur des passagers en provenance d’Afrique de l’Ouest.
Des voyageurs rapportent en effet de la viande fraîche ou séchée en dépit de la réglementation l’interdisant formellement pour des raisons sanitaires. Certains le font pour leur consommation personnelle, d’autres pour en faire commerce. Dans tous les cas, cette pratique présente un risque sanitaire significatif, les denrées alimentaires n’étant pas transportées dans des conditions garantissant leur bonne conservation et susceptibles d’introduire sur le territoire des maladies graves (virus Ebola, grippe aviaire, fièvre aphteuse). Elle contribue aussi à l’appauvrissement des écosystèmes, une partie significative des viandes saisies étant issues d’espèces protégées par la Convention de Washington. Enfin, revendue en toute illégalité, elle contribue de façon non négligeable à l’économie parallèle.
En plus des 345 infractions sanitaires, une vingtaine d’infractions à la Convention de Washington ont par ailleurs été constatées, principalement à Roissy, mais également à Marseille, Orly et à la Réunion. A titre d’exemple, les douaniers ont saisi de l’ivoire brut et travaillé, 132 tortues, des cobras et scorpions conservés dans de l’alcool, 370 bénitiers ou encore deux cornes de rhinocéros d’une valeur de plus de 300 000 euros au marché noir. Outre la douane française, cette opération de contrôles renforcés a été menée en lien étroit avec le Parquet de Bobigny, a impliqué l’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l'Environnement et à la Santé Publique, la Gendarmerie des Transports Aériens, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, la Direction générale de l'alimentation (Brigadenationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires et Service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières) et la Police Aux Frontières.
Le commerce illégal d’espèces animales et végétales menacées d’extinction serait le troisième plus important derrière celui des armes et des stupéfiants. La protection des espèces menacées
s'entend non seulement des spécimens vivants mais aussi de ceux qui sont morts, de leurs parties (ex. peaux, plumes, dents...) de ces espèces ou des produits qui en sont issus (ex.
vêtements, maroquinerie...).