Le Tour, ça se mérite !

Par exemple, la ville de Pau a accepté de débourser la coquette somme de 136.000 € pour être ville étape. Un investissement conséquent qu’il va falloir rentabiliser et ce sont sur les opérations commerciales et touristiques et leurs retombées immédiates et à terme que parient bien souvent les équipes municipales.
Une étude, conduite par le célèbre cabinet Global Insight, sur la base des exemples de Gérardmer, Nancy et Albi a fait, clairement, la démonstration que le Tour est un bon placement. Ils vont bien plus que les satisfecit des élus qui souvent se contentent de chiffres ronflants et abstraits (couverture média, nombre de pays touchés et les millions de téléspectateurs, …). Non, chiffres à l’appui, l’Institut fait la démonstration que localement, le Tour dope ... le commerce. Taux de remplissage exceptionnels des hôtes et restaurants, commerçants ravis, etc. Même les habitants, enflammés par l’événement, en redemandent !
En résumé, l'événement sportif le plus populaire de France, le seul entièrement gratuit pour les spectateurs, reste, assurément, une opportunité à saisir. Il ne reste plus guère que la Corse, jamais
« visitée » par la « Petite Reine » parce qu’elle n’a jamais postulé mais … ce serait, nous dit on, bientôt réparé. En 2010.
Cambo-les-Bains : pour une image dynamique

Il s’agit là d’un événement pour cette petite ville du Pays basque. Car celle-ci se souvient n'avoir vu passer le Tour sur ses terres qu'à trois reprises seulement. Et la dernière « visite » remonte à plus de quarante ans, en 1962 très exactement.
L’élu local, Vincent Bru, espère bien que l'image de sa ville s’en trouvera positivement bousculée, une image sportive qu’il voudrait accoler aux traditionnelles activités de thermalisme et de santé qui font la réputation de la station.
Au-delà donc des 12.000 curistes que Cambo-les-Bains accueille chaque année au sein d’une dizaine d'établissements de santé spécialisés, la ville voudrait « diversifier » ses revenus dans d’autres secteurs touristiques et sportifs.
Des efforts restent à faire
Si les 4.000 personnes du Tour ne pourront pas loger sur place faute d'équipements suffisants, la ville, en attendant, souhaite capitaliser sur l'événement en organisant deux jours de festivités, avant le départ du Tour, dont un immense feu d'artifice. Avant d’investir. Pour pouvoir accueillir plus de visiteurs et accueillir mieux encore.
L'Alpe-d'Huez : 21 virages « magiques »

D’ailleurs, c’en est devenu une tradition et à un point que le responsable de l'événement à l'Office de tourisme de la station iséroise, Michel Marguerettaz, n’hésite pas à déclarer que "l'année où l’on ne l'a pas, on est malheureux".
500.000 personnes attendues
Le public attendu, autour de 500.000 personnes, dont beaucoup en caravane, s'installera plusieurs jours avant le passage du Tour.
De plus, juste avant le passage du Tour, deux autres compétitions emprunteront la célèbre montée :
- celle de La Marmotte, le 8 juillet, qui réunit plus de 6.000 participants venus de toute l'Europe,
- et l'étape du Tour Vélo Magazine, une compétition qui rassemble 8.500 amateurs qui mettront leurs roues dans celles des champions le 10 juillet entre Gap et l'Alpe-d Huez. Pourquoi ? Pour que la presse en parle, évidemment et que les touristes affluent, assurément.
Strasbourg capitale du vélo : un moyen de redorer son blason

Robert Grossmann, président (UMP) de la communauté urbaine nourrit de grands espoirs avec ce départ du Tour à la frontière franco-allemande et pour cause ! Lui a fédéré la région, le département et les communes avoisinantes pour débloquer les 3,3 millions d'euros à la charge des collectivités alsaciennes dont 1,4 million d'euros versés à l'organisateur. Il était donc naturel qu’il se fixât un objectif en rapport et a déclaré :
« j’espère que les retombées économiques directes et indirectes vont s'élever au moins à 4,5 millions d'euros ! ».
Avec cet événement, la ville de Strasbourg va enfin pouvoir s'offrir, trois jours durant, la vitrine dont ses élus successifs rêvaient depuis déjà trois mandats soit presque vingt ans !
Il est vrai aussi qu’avec pas moins de 440 km de pistes cyclables, un plan de déplacements urbains valorisant notamment pour le tramway et les modes de circulation doux, la dernière pierre, consistant en une campagne de communication pour le faire savoir en France et à l'étranger, manquait à cet édifice patiemment construit dans le temps comme dans la concertation.
Dans le quartier chics de l’Orangerie et ses ambassades, il aura fallu supprimer des îlots aux passages piétons, rectifier les ronds-points pour en faire des lignes droites, resurfacer le bitume et les trottoirs. Que
d’investissements en voirie ! Tout ceci pour un départ, assez « fugace », le 1er juillet.
En revanche, le lendemain, lors de la première étape de 184 km, construite en boucle autour de la ville même de Strasbourg, l'équipement sera aux premières loges : 200 agents seront mobilisés, d’importants moyens matériels seront déployés dont des balayeuses ou encore des panneaux temporaires (250).
Les Strasbourgeois vont donc en profiter. Qu’il s’agisse de l’ambiance, des coulisses ou encore des décorations saisonnières aux couleurs jaunes de la Grande Boucle, tout a été conçu pour les ravir.
Derrière cette belle unité se cachent, malgré tout, quelques combats « clochemerlesques » comme cette critique systématique de l’opposition municipale qui soutient le projet d’accueil du Tour tout en critiquant, avec une acerbité mâtinée de ressentiment, l’insuffisance de construction de pistes cyclables. Mais il ne faut peut-être pas mettre la charnue avant les boeufs et l’ancien maire PS, M.Ries, a beau vouloir rendre systématiques les mesures de discrimination positive en faveur des modes doux, la question de la poule et de l’oeuf reste posée et - semble t’il - lui a coûté sa réélection ...