Ce dernier avait déjà protesté en juin 2005 contre d'autres propos du ministre de l'Intérieur, mais avait alors choisi de s'exprimer uniquement dans la presse, sans saisir l'Elysée.
Cette fois, le haut magistrat a annoncé à la presse sa démarche, après avoir pris connaissance des déclarations de Nicolas Sarkozy mercredi à Bobigny.
Le ministre a estimé que les juges du tribunal de cette ville n'avaient pas suffisamment recours à l'incarcération, notamment pour les mineurs.
"Une fois de plus, la presse de ce jour rapporte les termes provocants d'une intervention publique du ministre d'Etat, ministre de l'intérieur, mettant en cause le fonctionnement de l'institution judiciaire", écrit Guy Canivet.
"Cette nouvelle atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire et la polémique qui s'ensuit, opposant les institutions publiques, affaiblissent tout autant le crédit de la justice que l'autorité de l'Etat", ajoute-t-il.
En juin 2005, Guy Canivet avait réagi à des propos de Nicolas Sarkozy qui jugeait alors que les magistrats coupables d'erreurs ou de négligences devaient être sanctionnés de manière plus efficace.
Le président de la Cour de cassation avait appelé les pouvoirs publics à ne pas faire des juges "des boucs émissaires".