Les "groupes à risques" feront l'objet de contrôles au départ des stations de métro et de RER d'Ile-de-France et la police encadrera de plus près le défilé parisien, ont fait savoir la préfecture de police et les syndicats.
Soucieux de ne pas apparaître comme le ministre de la répression anti-jeunes, Nicolas Sarkozy avait tout d'abord donné des consignes de maîtrise et de sang-froid aux forces de l'ordre présentes lors des défilés anti-CPE.
Cependant, succédant aux violences d'une mouvance d'anarcho-autonomes très organisés, l'intervention jeudi dernier à Paris d'environ 2.000 jeunes "particulièrement violents" a contraint le ministre de l'Intérieur à chercher une parade.
Comme lors de la manifestation de février 2005 contre la loi Fillon, ces groupes se sont livrés à des vols et à des pillages avant de se lancer dans des opérations de guérilla urbaine.
Ils s'en sont pris aux manifestants eux-mêmes, dont plusieurs centaines ont été dépouillés ou agressés aux abords du cortège.
Nicolas Sarkozy a donc enjoint aux forces de l'ordre de se concentrer désormais sur les "casseurs" et d'aller les chercher "un par un s'il le faut".
Les organisations syndicales se sont opposées au principe d'interpellations à l'intérieur des cortèges mais les policiers pourront intervenir dans les rues adjacentes.
Vendredi dernier, le numéro deux du gouvernement a réuni tous les responsables du maintien de l'ordre au ministère pour leur préciser que ses consignes de "sang-froid" n'impliquaient pas de rester les bras croisés face aux casseurs.
Il a prôné la mise en place de groupes opérationnels d'interpellation, avec éventuellement des policiers en civil, ainsi que la multiplication des contrôles dans les gares ou les stations de métro.