Principal indice de la bonne saison touristique 2012, le taux d’occupation des hôtels parisiens s’est fixé à 79,6 %, niveau élevé, presque identique à celui de 2011 (+0,1 point par rapport à 2011). Il peut sembler utopique pour certains de dépasser un jour le seuil des 80 %. Néanmoins, l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris considère, qu’à l’instar de ses principales concurrentes : Londres, New-York ou Singapour qui ont déjà dépassé ce plafond, la capitale possède une marge de progression liée à la saisonnalité. Le succès touristique de Paris tient à la complémentarité de clientèles qui,plus que jamais en 2012, sont différemment affectées par la conjoncture, économique, politique… météorologique.
· Situation contrastée des nouveaux pays émetteurs de touristes
La baisse des arrivées françaises, de -2,7 %, s’est trouvée plus que compensée par l’augmentation des arrivées étrangères (+2,6 %). Mais l’hétérogénéité des situations économiques dans les différentes zones du monde recompose sans cesse le paysage de la fréquentation touristique à Paris.
C’est le cas pour les nouveaux pays touristiques émetteurs -Amérique Latine, Asie, Europe de l’Est ou Moyen Orient - qui soutiennent depuis cinq années la croissance touristique, mais pour qui 2012 est une année plus contrastée. Ainsi, la bonne tenue de la fréquentation en provenance du Proche et Moyen Orient, +6,3 % d’arrivées, et de l’Asie, + 8,7% (« boostée » par les arrivées Chinoises +14,8 % et japonaises +7,4 %) s’oppose-t-elle à la baisse des arrivées en provenance d’Europe de l’Est et du Nord (-3,9 % d’arrivées contre +9,9 % en 2011). En outre, la croissance des arrivées en provenance d’Amérique Latine marque le pas par rapport aux années précédentes : +2,8 % d’arrivées supplémentaires en 2012 contre+ 16,8 % en 2011.
·Retour de marchés d’importance
Au sein des nationalités les plus actives, signalons le retour en force des clientèles venues des USA (+11,2 % d’arrivées) et de Grande-Bretagne (+ 7,2 %), qui dépassent toutes deux le million d’arrivées. Si le niveau de fréquentation n’atteint pas les records de la fin des années 1990, la croissance de ces marchés étrangers, les « principaux » pour Paris, est une excellente nouvelle pour la capitale.
La progression spectaculaire de la clientèle suisse, avec des arrivées en hausse de 17,9 % dans les hôtels parisiens est l’exemple même de l’incidence d’un taux de change (très avantageux) conjugué avec l’importance d’une liaison à grande -vitesse entre Paris et le reste de l’Europe.
·Le sud de l’Europe dans la tourmente
Au-delà du taux de change, le contexte économique en France et en Europe a aussi un impact sur la fréquentation. C’est le cas pour les pays du sud de l’Europe et plus particulièrement de l’Espagne dont la fréquentation chute depuis la 6ème année consécutive - et dans une proportion encore jamais atteinte : -21,9 % d’arrivées – et, dans une moindre mesure, de l’Italie (aussi en baisse depuis 6 ans, -4,9 %) et des Pays-Bas et de la Belgique, avec des baisses comprises entre -4,8 % et -2,6 %).
·Tourisme d’affaires ralenti mais prévisions optimistes de croissance pour 2013
La variété du tourisme parisien tient également à l’équilibre maintenu entre fréquentation de loisirs et d’affaires. En 2012 est venu s’interrompre le cycle de croissance des nuitées hôtelières d’affaires qui durait depuis 2010 : ces dernières ont diminué de 3 % pour se fixer à 15,8 millions.
Néanmoins, les prévisions de croissance économique concernant 2013 et 2014 - en France mais surtout en Europe -et le dynamisme des années impaires pour Paris en matière d’accueil d’évènements professionnels (50ème salon aéronautique, Batimat, etc.) laissent présager
une bonne tenue du tourisme d’affaires à partir du second semestre.
Fort de l’analyse de la clientèle parisienne, PwC prévoit dans une étude récente[1], une augmentation du taux d’occupation des hôtels parisiens pour 2013 de 0,4 % doublée d’une croissance des prix moyens de 4,6 %, ce qui induit une augmentation du RevPAR de 5 %. D’autres cabinets de consulting tels que Deloitte In Extenso ou MKG Hospitality tablent sur une croissance du même ordre du tourisme parisien en 2013, corroborant ainsi les analyses menées par l’Office.