M. de Villepin s'est déclaré "personnellement favorable" à une proposition du Conseil écononomique et social, que lui a remise mardi son président, Jacques Dermagne, consistant à asseoir la représentativité sur des choix exprimés par les salariés lors de consultations électorales.
"Les discussions qui s'engageront doivent permettre de régler toutes les questions qui restent aujourd'hui ouvertes: sur quelles élections fonder la représentativité, quel seuil faut-il retenir", a avancé le chef du gouvernement, sans préciser de calendrier.
"Ce sont des interrogations majeures sur lesquelles nous devons encore rapprocher les points de vue", a-t-il souligné.
Actuellement, la représentativité syndicale est régie par un arrêté de 1966 qui confère aux seules CFDT, CGT, FO, CFTC et CFE-CGC une "présomption irréfragable de représentativité", ce qui leur donne notamment le droit de participer aux négociations interprofessionnelles.
La CFDT et la CGT ont souhaité lundi un amendement, réformant la représentativité, au projet de loi de modernisation du dialogue social examiné à partir de mardi à l'Assemblée nationale.
Interrogé à ce sujet, M. de Villepin a estimé que dans la mesure où le texte examiné au Parlement "vise précisément à instaurer un nouveau mode de dialogue entre les partenaires sociaux et le gouvernement" laissant une large place à la concertation, "il serait pour le moins paradoxal (...) de ne pas respecter cette exigence".
"Des questions importantes doivent être débattues et approfondies" et c'est le travail que vont mener les deux ministres en élaborant un avant-projet de loi sur la représentativité, a-t-il précisé.
M. de Villepin a dit avoir "bien conscience" que la question de la représentativité est un "sujet difficile qui renvoie à des réalités historiques de notre modèle social", estimant cependant qu'il "serait irresponsable de ne pas les adapter au temps présent".
"Si nous voulons des syndicats forts, capables de représenter l'ensemble des salariés, nous avons besoin des syndicats les plus légitimes possibles, et ce aux yeux de tous les Français", a-t-il insisté.
"Ma conviction, c'est que nous pouvons désormais changer la donne et consolider la représentativité des syndicats dans notre pays", a-t-il déclaré.
"C'est la meilleure façon de renforcer la légitimité des corps intermédiaires", a-t-il noté, soulignant que son intention était bien de "renforcer la place des partenaires sociaux et non de l'affaiblir".