Au Palais-Bourbon, les travaux commenceront jeudi matin par une déclaration du Premier ministre, Dominique de Villepin, sur la situation au Proche-Orient. A 15h00 débutera l'examen du projet de loi autorisant la privatisation de GDF afin de permettre sa fusion avec le groupe Suez et ce projet de loi est loin de faire l'unanimité.
La gauche et l'UDF y sont hostiles de même qu'une partie de l'UMP. Les groupes socialiste (PS) et communiste et républicain (PCR), qui ont décidé de défendre toutes les motions de procédure, ont déposé quelque 110.000 amendements.
Ce nombre d'amendements pulvérise les records. L'Assemblée nationale examinant en moyenne quelque 10.000 amendements par session, il faudrait théoriquement une dizaine d'années aux députés pour parvenir au bout de ce "mur" d'amendements.
Aussi est-il fort probable que face à cette fronde, le gouvernement utilise la procédure prévue par l'alinéa 3 de l'article 49 de la Constitution - le fameux "49-3"- qui permet de faire "passer en force" un texte en abrégeant les débats et en permettant son adoption sans vote.
L'UDF est également hostile à ce texte. Son président, François Bayrou, a confirmé qu'il votera contre. Mais son groupe devrait se diviser une nouvelle fois entre votes "pour, "contre" et abstentions.
Du côté de l'UMP, malgré le soutien apporté au texte par Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, plusieurs de ses fidèles, comme Dominique Paillé, refusent de le voter, estimant inopportun d'examiner une telle disposition à la veille des élections présidentielles et législatives.
Au Sénat, c'est le 13 septembre que commencera l'examen du projet de loi sur la prévention de la délinquance présenté par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy.
Là aussi, l'opposition entend mener une dure bataille au gouvernement sur un texte critiqué par une partie des magistrats, des éducateurs ou encore des assistantes sociales.
L'examen de ces deux textes se poursuivra durant la session ordinaire, qui s'annonce elle aussi chargée.
Outre le projet de budget et celui du financement de la Sécurité sociale, examinés chaque automne, le gouvernement comme l'a confirmé Dominique de Villepin, entend "travailler jusqu'au bout" de la législature.
Plusieurs projets de loi importants sont prévus comme celui sur la participation, celui sur la défense des consommateurs ou encore celui consacré à la réforme du dialogue social.
Le gouvernement risque d'être à court de temps. Car, après la traditionnelle pause pour les fêtes de fin d'année, le Parlement devrait suspendre ses travaux à la fin février pour permettre aux députés et sénateurs de participer à la campagne électorale.